En plus des infrastructures qui sont au coeur des préoccupations, les dirigeants africains présents au 5e sommet des BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud) mercredi à Durban en Afrique du Sud ont sollicité de ces pays l' aide pour la paix et la sécurité sur le continent, a annoncé dans un entretien à Xinhua le président guinéen, Alpha Condé.
Sous le thème "les BRICS et l' Afrique : partenariat pour le développement, l'intégration et l'industrialisation", ces assises ont drainé une quinzaine de chefs d' Etat et de gouvernement africains conduits par leur porte-parole désigné, l'Angolais José Eduardo dos Santos, avec la participation de l'Ethiopien Hailemariam Dessalegn, président en exercice de l' Union africaine (UA).
Question : Monsieur le président, que peut-on retenir de la rencontre que vous venez d' avoir ce soir avec les chefs d' Etat et de gouvernement des BRICS ici à Duban ?
Réponse : C'est une très très bonne rencontre et ce qui est important, c' est qu' on a parlé d' une seule voix. Au lieu que tous les responsables des régions parlent, on a décidé que le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l' Afrique, NDLR) parle à notre nom pour présenter tous les projets. Il y a 51 projets, mais on a décidé de retenir 10 et nous avons décidé aussi d' appuyer le président Zuma pour lui donner plus de force au sein des BRICS. Evidemment il y a beaucoup de projets, mais comme a dit le président dos Santos, il faut faire des priorités. On a proposé aussi qu' on associe la BAD (Banque africaine de développement, NDLR). Maintenant, c' est à nous de faire en sorte que nos projets que nous avons présentés puissent être effectivement réalisés.
Q : Est-ce que la Chine a un rôle particulier dans ce partenariat-là ?
R : Il y a les BRICS, il ne faut pas faire de particularité. Il y a cinq pays, il y a la Chine, il y a le Brésil, il y a l' Inde, il y a la Russie. Nous disons que chacun d' eux faire le maximum pour nous aider. Il faut qu' on évite de particulariser un pays ou un autre, sinon ça va créer des frustrations au niveau des autres.
Q : Vos préoccupations prennent-elles aussi en compte les défis de la paix et de sécurité ?
R : Nous avons posé le problème aussi. Le président Poutine a dit que la Russie est déjà intervenue. Si on veut le développement, il faut la paix et la sécurité. Donc, nous avons demandé que comme ils sont membres du Conseil de paix et de sécurité, la Chine et la Russie, qu' ils nous aident pour que la MISMA soit transformée, pas une force de maintien de la paix comme au Congo (République démocratique du Congo, NDLR) où il y a 17.000 hommes qui ne servent à rien, mais que ça soit le chapitre 7. Parce qu' au Mali, il s' agit d' imposer d' abord la paix donc, il faut que les troupes des Nations Unies aient l' autorisation d' attaquer les terroristes pour pouvoir mettre fin à la guerre. Donc, nous demandons que ceux qui sont représentés, la Chine et la Russie, appuient nos positions pour que ce soit le chapitre 7.
Q : Comment appréciez-vous l' annonce de la création de la banque de développement des BRICS ?
R : Poutine a dit la vérité. Il a dit que cette banque a été créée pour les pays des BRICS, mais il a dit que comme nous avons demandé, ils vont voir. Moi je demande aussi qu' on associe la BAD, parce que la BAD est notre banque de développement. Le président équato-guinéen a demandé que ce que les Etats-Unis ont fait pour l' Europe avec le plan Marshall, voir aussi comment les BRICS peuvent nous aider avec une sorte de plan Marshall pour l' Afrique.
Par Raphaël MVOGO