Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), un regroupement anti-putsch créé le 30 mars 2012, a demandé samedi la création d'une commission d'enquête judiciaire et parlementaire pour faire toute la lumière sur les événements des 8, 9 et 10 janvier dernier, qui ont mis le Mali en ébullition.
Le FDR a fait cette demande lors d'une conférence de presse consacrant la commémoration du premier anniversaire de sa création suite au coup d'Etat militaire du 22 mars 2012, ayant renversé le président Amadou Toumani Touré.
Pour rappel, des responsables de partis politiques et d'organisations de la société civile malienne ont élaboré le 8 janvier dernier, une plate-forme exigeant des concertations immédiates afin de mettre en place un Conseil national de transition pour le changement.
Les 9 et 10 janvier, des manifestations violentes se sont déroulées à Bamako et Kati, ont rappelé les responsables du FDR, précisant "celles-ci visaient à déstabiliser le régime de transition".
Ceux-ci ont également rappelé que "le même jour, soit le 10 janvier, la coalition terroriste et jihadiste rassemblée à Bambara-Maoudé et qui avait entamé sa marche sur Sévaré et Mopti, a pris Konna".
Les responsables du FDR ont ajouté que "quelques heures après la prise de Konna, dans la nuit du 10 au 11 janvier 2013, la résidence du chef de l'Etat, Dioncounda Traoré, était encerclée par des renforts militaires (selon une confidence d'une source crédible, cette nuit, M. Traoré était dans une ambassade d'un pays occidental, ndlr)".
Le FDR a "salué l'intervention militaire française", lancée le 11 janvier dernier, précisant que celle-ci a "stoppé une double aventure".
Il s'agit de "l'aventure relative à la progression des groupes islamistes et terroristes" et "celle qui visait le renversement des institutions de transition et l'avènement d'un régime d'exception avec la mise en place d'un Conseil national de transition pour le changement".
Ainsi, le FDR "demande solennellement la création d'une commission d'enquête judiciaire et parlementaire pour faire toute la lumière sur les événements des 8, 9 et 10 janvier 2013" et "(..) la libération immédiate et sans condition du directeur de publication du républicain Boucary Daou, arrêté le 6 mars dernier".
Par ailleurs, le FDR affirmé que "la principale justification du coup d'Etat, la lutte contre les groupes rebelles, a été sans cesse reléguée au second plan jusqu'à l'intervention salutaire de la France" et déploré le fait que "pendant 10 mois, pas un seul coup de feu n'a été tiré contre les occupants qui asservissaient notre peuple!".