Des chauffeurs transportant des dons du CICR, ont exprimé lundi leur ras-le-bol suite aux tracasseries des éléments du Mouvement national de libération de l' Azawad (MNLA), un groupe rebelle touareg, qui exigent 30 000 FCFA par camion en entrant comme en sortant de la ville de Kidal, située à l' extrême nord-est du Mali à la frontière algérienne, a appris Xinhua.
Des transporteurs de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, ont déclaré à Xinhua que les
"chauffeurs de 7 camions 10 tonnes, loués par le Comité international de la Croix Rouge (CICR), transportant des marmites et autres dons du CICR, ont été obligés de payer dimanche 30 000 FCFA, chacun à l' entrée de la ville de Kidal" .
"Nous avons été obligés de payer 30 000 FCFA en sortant également de la ville. Le problème est que lorsqu' on (chauffeurs et apprentis) essaye de riposter, les éléments du MNLA nous torturent, nous menacent. (..) on dit que Kidal est libéré, mais nous continuons à souffrir" , ajoutent les mêmes sources.
Par ailleurs, des transporteurs de la ville de Kidal, joints par Xinhua, ont confirmé qu' ils payent eux aussi de l' argent.
" En venant ou en allant à Gao, si les camions sont chargés, on paye entre 15 000 et 20 000 FCFA, à partir d' Anefis (une localité du trajet Gao-Kidal)" , ont-ils affirmé ajoutant qu' ils "payent également de l' argent en venant d' Algérie, si les camions sont chargés" .
Se prononçant sur le sujet, un habitant de Kidal a déclaré que " s' il y a paiement, c' est sûrement au niveau des camions. En tout cas, nous, qui avons des petits véhicules, ne payons rien" . "Il n' y a pas longtemps, soit un mois, les gros porteurs ne payaient rien à l' entrée de notre ville" , a conclu ce même habitant.
Pendant dix mois, la ville de Kidal était occupée par le groupe armé islamiste terroriste d' Ançar Dine dirigé par Iyad Ag Ghaly, qui appliquait ce qu' il appelle la charia ou loi islamique.
En fin janvier, les troupes française et tchadienne ont fait successivement leur entrée à Kidal. Au même moment, le MNLA faisait état de son désir de ne voir aucun militaire de l' armée malienne à Kidal.
Lors d' une conférence de presse tenue à Bamako récemment, le directeur adjoint de l' information et des relations publiques des armées du Mali (Dirpa), le lieutenant-colonel Souleymane Dembélé, a avait affirmé que "c' est le manque de moyens (véhicules) qui explique l' absence de l' armée malienne à Kidal. Si on nous donne les moyens, on va au-delà de Kidal" .