Des centaines d'Égyptiens ont organisé vendredi un défilé devant une église dans le gouvernorat de Gizeh, pour condamner les récentes violences interconfessioinnelles qui ont fait au moins neuf morts, principalement des coptes, et plus d'une centaine de blessés, ont déclaré à Xinhua les organisateurs.
Cette marche devant l'Église de la Vierge Marie dans le faubourg d'Imbaba à Gizeh a été organisée par le Mouvement de la jeunesse du 6 avril, mouvement révolutionnaire, qui a été rejoint par des militants et partis politiques dont le Courant populaire et le parti Al-Dostour, a déclaré à Xinhua le membre du bureau politique du Mouvement du 5 avril Cherif Al-Roubi.
« Le principal objectif de ce défilé est de dénoncer les violences interconfessionnelles récentes et de souligner l'importance nationale entre les musulmans et les coptes du pays », a poursuivi M. Roubi.
« Ce défilé rejette la classification des Égyptiens entre musulmans et coptes », a-t-il souligné, « nous refusons de désigner les chrétiens comme une minorité, car les musulmans et les chrétiens ont posé ensemble les fondations de l'Égypte ».
Par ailleurs, une autre marche a également eu lieu, en partant de la mosquée musulmane d'Omar Makram en direction de l'église copte de Qasr al-Dobara près de la place Tahrir dans le centre du Caire, pour exprimer son soutien à l'unité nationale entre tous les Égyptiens quelle que soit leur religion.
Mahmoud Rozza, l'un des participants, a déclaré à Xinhua avoir rejoint ce défilé pour dénoncer les violences récentes comme « une manoeuvre politique », soulignant qu'il n'acceptait en aucun cas la discrimination entre musulmans et chrétiens.
Des affrontements interconfessionnelles ont éclaté tôt samedi dernier après une bagarre dans le gouvernorat de Qalyubiya dans le nord du pays, avant de s'étendre au Caire, faisant au moins neuf morts.
Ces violences récentes ont ravivé les craintes d'un retour de conflits sectaires qui pourraient menacer une unité nationale nécessaire pour assurer la transition démocratique et économique du pays.
Les coptes représentent environ 10 % des 91 millions d' habitants de l'Égypte, dont la population est majoritairement musulmane, et les tensions sectaires alternes embrasements et accalmies depuis trois décennies.