La Syrie a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à placer le Front Al-Nosra, un groupe radical syrien, sur la liste des organisations terroristes.
Mardi, Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de la branche irakienne d'Al-Qaïda, a annoncé la fusion de son groupe avec le Front Al-Nosra, deux jours après que le leader d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, a appelé à l'unification du djihad en Syrie.
Mercredi, le chef du Front Al-Nosra en Syrie, Abou Mohammed al-Joulani, a prêté allégeance à Al-Zawahiri.
Le Front Al-Nosra a revendiqué la responsabilité de la plupart des attentats à la bombe qui ont été perpétrés contre des civils et des institutions gouvernementales à travers la Syrie depuis le déclenchement du conflit politique dans le pays début 2011.
Jeudi, le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que la récente fusion prouvait les affirmations antérieures du gouvernement syrien sur les liens du groupe rebelle avec Al-Qaïda.
Le ministère a adressé ses observations par courrier au Conseil de sécurité de l'ONU, en alertant sur les crimes commis par de tels groupes en Syrie.
Bien que la Syrie ait apporté des preuves sur les crimes commis par le Front Al-Nosra dans plusieurs messages précédents envoyés à l'ONU, certains pays ont empêché toute condamnation de ces crimes "terroristes" par le Conseil de sécurité, ce qui a été "pour ces terroristes un catalyseur qui les a incités à poursuivre leurs crimes", a souligné le ministère.
Le ministère a alerté sur le danger que constitue la non prise en compte par la communauté internationale des crimes résultant du "terrorisme takfiri" auquel se livre Al-Nosra, et a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre le plus vite possible des dispositions pour placer le groupe sur la liste des organisations terroristes, afin de préserver la sécurité et la stabilité internationales et faire pression sur les pays qui soutiennent le terrorisme en Syrie.
Par ailleurs, la déclaration d'Al-Qaïda a été rejetée par un important groupe d'activistes syrien, celui des Comités locaux de coordination (LCC). Cette organisation, qui est l'une des premières à avoir animé la révolte, a déclaré jeudi dans un communiqué qu'elle était totalement opposée à l'appel d'Al-Zawahiri prônant l'établissement d'un Etat islamique en Syrie, et que seuls les Syriens devaient décider de l'avenir de leur pays.