De retour du Mali, où il a participé à l'intervention militaire française, le lieutenant-colonel Sébastien Chenebeau a témoigné vendredi matin sur la radio française Europe 1 de la "détermination farouche" des djihadistes à laquelle il a été confronté avec ses compagnons d' armes.
"L' adversaire montrait une détermination farouche à nous combattre directement," a déclaré le gradé français au sujet des affrontements armés ayant opposé les soldats français aux membres d' al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), réfugiés dans le massif montagneux de l' Adrar des Ifoghas (Nord-Est), qui jouxte la frontière algérienne.
Le lieutenant-colonel a estimé que les combats qui se sont déroulés dans cette zone montagneuse du Sahara malien relevaient d' un "affrontement de volontés", à la différence des opérations menées en Afghanistan, où il avait servi auparavant et où l' adversaire djihadiste semblait "défendre une parcelle de son territoire".
"Je pense que c' est la détermination de l' adversaire qui était assez frappante. Il n' a jamais rien lâché face à notre assaut", a-t-il souligné, précisant que cette situation inédite avait requis "beaucoup d' engagement de la part des soldats qui étaient directement confrontés à eux."
S' agissant de la nature des affrontements entre militaires français et combattants djihadistes, le lieutenant-colonel Chenebeau a indiqué que c' était "quasiment du corps-à-corps", tout en précisant que "les parachutistes et légionnaires (français) sont rompus à ce style de combat".
"Il n' y a pas eu d' inquiétude particulière à affronter l' ennemi de cette façon," a-t-il estimé, tout en reconnaissant que ce type de combats très rapprochés constitue "une expérience assez rare", au regard d' opérations précédentes.
"À plusieurs reprises, effectivement, nous nous sommes retrouvés directement confrontés à eux parfois même à très courte distance... Jusqu' à moins d' un mètre, quand il a fallu pénétrer dans des grottes ou des cavités que défendaient encore des gens d' Aqmi", a détaillé le militaire français.
L' armée française a lancé l' opération Serval au Mali, le 11 janvier dernier, pour stopper l' avancée de groupes djihadistes armés vers la capitale, Bamako. Elle déplore à l' heure actuelle la perte de cinq soldats.
Au cours de cette intervention, les troupes françaises ont notamment réussi à prendre le contrôle des principales villes du Nord-Mali, occupé pendant plusieurs mois par les islamistes, et continue de mener des opérations de reconnaissance et de ratissage dans des zones plus reculées de la région, comme le massif de l' Adrar des Ifoghas.