Karim Wade, fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade et ancien ministre d'Etat, qui est en garde à vue, sera traduit mercredi au niveau de la Commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), a annoncé mardi le procureur spécial de la CREI, Alioune Ndao.
"Nous pouvons considérer que nous avons fait les 4 /5 de notre travail. Nous laissons la place à la Commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite qui va se saisir du dossier à partir de demain (mercredi)", a-t-il déclaré devant la presse.
Karim Wade, le fils de l'ancien président et ancien ministre d'Etat, a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Dakar, ainsi que six de ses présumés complices.
Il était sommé de prouver l'origine licite de ses avoirs estimés à 694 milliards de francs CFA par le procureur spécial de la CREI qui a mené les enquêtes au Sénégal et à l'étranger. Les avocats de Karim Wade ont produit un document de 3 000 pages pour justifier sa fortune. Mais, ces justifications n'ont pas convaincu le procureur qui l'a arrêté et placé en garde à vue. Il doit transmettre mercredi le dossier à la commission d'instruction de la CREI, composée de juges indépendants qui vont apprécier la suite à donner à cette affaire, a expliqué M. Ndao.
Selon le substitut du procureur spécial, Antoine Diome, les enquêteurs ont mis à nu "une véritable ingénierie financière frauduleuse, reposant sur un système de prête-noms".
"Les enquêteurs ont découvert des montages (financiers) complexes" qui font que "des secteurs clés de notre économie nationale sont détenus par des sociétés off-shore" basées essentiellement au Panama, aux Iles Vierges Britanniques et au Luxembourg", a indiqué M. Diome.