Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans un assaut lancé par l'armée nigériane qui a démarré jeudi soir dans le nord de ce pays ouest-africain, ont rapporté des sources de sécurité.
Trois soldats qui participaient à cet assaut sans précédent de l'armée mené contre la secte Boko Haram figurent parmi les victimes. Il s'agit du plus gros revers pour la secte depuis sa création en 2009, ont indiqué les sources vendredi.
L'armée a également fait savoir vendredi que plusieurs hommes probablement armés qui appartiendraient à Boko Haram ont été tués à Daura, dans l'Etat de Katisna, d'où est originaire le leader de l'opposition Muhammadu Buhari.
Le porte-parole de l'armée, le major-général Garba Wahab, a déclaré à la presse depuis la ville de Kaduna que l'armée et le personnel de sécurité avaient bouclé trois zones de la ville et qu' ils inspectaient les maisons une à une pour retrouver certains des hommes armés blessés.
L'armée travaille également en coordination avec les agences de sécurité du Niger voisin dans la mesure où 80 à 90 % des hommes armés en question ne sont pas de nationalité nigériane, a fait savoir le porte-parole.
M. Wahab a indiqué que les hommes armés avaient attaqué quatre banques et dérobé de l'argent, précisant qu'un véhicule renfermant de l'argent volé avait été retrouvé, ainsi que quatre fusils AK-47.
Il a fait savoir que l'opération pour retrouver les coupables était toujours en cours, invitant les habitants de Daura et les gouvernements locaux de Baure, Sandamu, Mashi et Dutsi à coopérer avec les agents de sécurité en signalant tout comportement suspect.
L'assaut de l'armée a été lancé 48 heures environ après que le président Goodluck Jonathan eût déclaré l'état d'urgence dans les Etats septentrionaux de Borno, Yobe et Adamawa.
Le mois dernier, le président Jonathan avait essayé en vain de parvenir à un cessez-le-feu avec la secte Boko Haram, basée dans le nord-est du Nigeria, qui mène une guerre contre la culture occidentale et cherche à inscrire la loi islamique dans la Constitution.
La secte a revendiqué une série d'attentats dans le nord du Nigeria, qui ont coûté la vie à plusieurs centaines de personnes ces dernières années, y compris des femmes et des enfants.