Selon une communication de l'ambassadeur Ramtane Lamamra, Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union Africaine sur la situation à Madagascar, reçue vendredi, l'UA critique la candidature du président de la transition, Andry Rajoelina à l'élection présidentielle du 24 juillet prochain.
Cette communication a réagi quant à la décision de la Cour électorale spéciale (CES) malgache sur la liste des candidats à l' élection présidentielle, parmi lesquels figurent, entre autres, le président de la transition Andry Rajoelina.
"La décision de M. Rajoelina de se présenter à l' élection présidentielle s' écarte, d' une part, de l' engagement qu' il avait pris, à la suite de la décision de M. Ravalomanana de ne pas être candidat au scrutin présidentiel", précise la communication.
"Cette candidature s' écarte également de la recommandation faite par le Sommet extraordinaire de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), tenu à Dar es Salaam, en République unie de Tanzanie, les 7 et 8 décembre 2012, de persuader les deux personnalités (Rajoelia et Ravalomanana, ndlr) à ne pas se porter candidats aux prochaines élections générales comme marche à suivre pour sortir de la crise", a-t-on continué.
Concernant spécifiquement M. Rajoelina, Ramtane Lamamra a souligné que "la doctrine de l' UA prohibe la participation de personnes ayant contribué ou bénéficié d' un changement anticonstitutionnel de gouvernement aux élections organisées pour rétablir l' ordre constitutionnel ; la charte sur la démocratie, les élections et la gouvernance est explicite à cet égard".
Le 10 mai, la Troïka de l' Organe des chefs d' Etat de Gouvernement de la SADC, tenu au Cap en Afrique du Sud, a demandé à ce qu' Andry Rajoelina, l' ancien Président Didier Ratsiraka et Madame Lalao Ravalomanana retirent leurs candidatures respectives pour assurer le déroulement paisible des élections et la stabilité à Madagascar.
Pour l' instant, les concernés refusent de retirer leurs candidatures respectives alors que cette situation complique sérieusement le processus de sortie de crise en général, et électoral en particulier, et fait peser un grave danger sur la stabilité de Madagascar, selon Ramtane Lamamra.
Il importe pour le Conseil de paix et de sécurité "de faire sienne la décision du Sommet de la SADC tenu au Cap et de trouver les voies et moyens de persuader les personnalités politiques malgaches mentionnées ci-dessus à renoncer à leurs candidatures respectives à l' élection présidentielle afin de permettre la poursuite du processus de sortie de crise dans un environnement apaisé", a-t-il dit.
"Le Médiateur de la SADC, l' ancien Président Chissano, pourrait avantageusement s' employer rapidement dans une telle action de sauvetage du processus électoral et des acquis de quatre années de transition", poursuit la communication.