Pour cause de troubles mardi, le gouvernement a interdit les manifestations de rues que des partis d'opposition et des organisations de la société civile ont prévues mercredi et jeudi dans la capitale togolaise, a appris l'agence Xinhua de source officielle.
Cette interdiction fait suite à des échauffourées entre forces de l'ordre et des manifestants, dans la soirée de mardi, marquées d'actes de vandalisme et voies de fait divers. Le bilan avancé par le gouvernement fait état de six véhicules saccagés dans l'enceinte du ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative, deux brûlés et deux cassés, des pare-brises des bus de la société de transport urbain Sotral pulvérisés et des vitres du grand l'hôtel Palm Beach brisés.
Les manifestations prévues par la Coalition Arc-en-ciel et le Collectif sauvons le Togo (CST), après celle de mardi, visent à dénoncer la détention arbitraire et la libération de tous les détenus dans l'affaire d'incendie des grands marchés de Lomé et de Kara, début janvier. Elles interviennent à la suite du décès en détention d'un militant de l'opposition présumé acteur de ces actes d'incendies de marchés qualifiés criminels par le gouvernement.
Dans un communiqué conjoint des ministères en charge de l'Administration territoriale et de la Sécurité, les autorités togolaises ont relevé des dérapages et débordements au terme des manifestations de mardi. "Au lieu que les manifestants rentrent tranquillement chez eux, un groupe d'environ 400, s'est dirigé au Palais de justice où se tenait le procès des étudiants déférés à la prison civile de Lomé le 15 mai 2013 pour troubles à l'ordre public et violences volontaires sur le campus de Lomé", a indiqué le communiqué.
Selon les autorités togolaises, les manifestants ont tenté d'envahir le Palais de justice pour perturber le déroulement de l'audience. Les forces de sécurité, requises par le juge président de séance, les "ont empêchés en les repoussant hors du périmètre du Palais", donnant lieu à des échauffourées. "C'est en ce moment que ces manifestants surexcités incontrôlés se sont disloqués dans le secteur et se sont mis à s'attaquer aux biens publics et privés ", a dit le gouvernement.