Adama Gaye, auteur du livre "La Chine-Afrique : le dragon et l'autruche", a déclaré, à propos de la visite du président américain Obama en Afrique, que les besoins du continent sont tellement importants qu'il ne peut pas avoir une relation unilatérale avec un seul partenaire.
Ces besoins du continent sont si importants que "ni les USA seuls ni l'Europe seule ne peuvent les régler", a-t-il déclaré dans une interview à Xinhua, à la veille de l'arrivée du président américain au Sénégal, première étape de sa tournée africaine.
Pour lui, il y a de la place pour tout le monde en Afrique : "les USA, la Chine, l'Europe, mais également d'autres acteurs émergents", parce que "l'Afrique est un espace très vaste de 30 millions de km² et les possibilités dont dispose le continent africain sont telles qu'il y a de la place pour tout le monde".
D'après Adama Gaye, il n'y a plus de doute : "Aujourd'hui, il y a un intérêt renouvelé vis-à-vis du continent africain". Par exemple, les USA et la Chine ont compris, a-t-il souligné, que "l'Afrique n'est pas un continent de désespoir, qu'il y a des ressources naturelles, un marché important". Mais aussi, "la Chine et les USA ont compris qu'il y a un rôle croissant que l'Afrique va jouer dans le marché mondial", a-t-il ajouté.
C'est d'ailleurs pourquoi "ces deux acteurs étatiques les plus importants du monde (USA et Chine) n'ont pas voulu être en reste et leurs dirigeants au plus haut niveau ont effectué le déplacement en Afrique", a relevé M. Gaye.
Mais ces deux puissances ne sont pas les seuls, "les pays européens, anciennement colonisateurs, s'intéressent au continent ainsi que les pays émergents", selon Adama Gaye.
"Dans le dialogue qu'elle entretient avec les acteurs extérieurs, c'est à l'Afrique d'en définir les termes pour que le continent ne soit pas perdant dans ce regain d'intérêt qui lui est manifesté aujourd'hui", a conseillé le jounaliste.
"Il ne faut pas que l'Afrique oublie qu'à un moment donné elle avait été lâchée notamment par les Européens, qui l'avaient considérée comme un continent sans avenir", a-t-il tenu à faire remarquer.