L'Afrique affiche des performances exceptionnelles dans un monde où la croissance est en berne, mais ses performances restent tributaire des matières premières, a déploré dimanche Alassane Dramane Outtara, le président ivoirien, dans un discours prononcé quelques instants avant la clôture de la 2e édition du New York Forum Africa (NYFA), forum économique qui se tient depuis 2012 à Libreville au Gabon.
L'ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest a d'ailleurs souligné que le taux de croissance du continent peut atteindre une moyenne de 8 à 9 %, voire à deux chiffres, à condition que l'Afrique élimine les obstacles comme le chômage des jeunes, qui représentent 65 % de la population, et constituent dès lors un atout qui peut rapidement se muer en menace.
Il a cependant déploré que cette croissance reste tributaire des matières premières. Leur transformation s'impose, afin d'impulser l'industrialisation de l'Afrique. Surtout que, a regretté le président ivoirien, l'Afrique ne représente aujourd'hui que 1 % de la production manufacturière mondiale.
Cette faible industrialisation constitue fatalement un frein à l'intégration régionale. « Les échanges interafricains représentent seulement 15 % du commerce au moment où le marché africain, riche d'un milliard d'habitants, connait une croissance sans limite », a indiqué Alassane Dramane Ouattara.