Le chef de l'exécutif de Hong Kong, Leung Chun-ying, a dit que l'affaire Edward Snowden sera traitée conformément aux lois locales, une décision que les observateurs interprètent comme une demande de respect envers sa souveraineté juridique.
Malgré la sensibilité de l'affaire, Washington n'a pas prévu de prendre de mesures particulières et de mettre ses relations avec Beijing à l'épreuve, estiment les analystes.
Pour la première fois, M. Leung a fait publiquement une référence spécifique à Edward Snowden, samedi soir.
« Lorsque le mécanisme correspondant sera activé, le gouvernement de la RAS de Hong Kong gérera le cas d'Edward Snowden en conformité avec les lois et procédures en vigueur à Hong Kong », a-t-il dit dans un communiqué.
Selon un sondage d'opinion commandé par le Sunday Morning Post, environ la moitié des résidents de Hong Kong sont contre la remise d'Edward Snowden, qui a révélé l'existence de PRISM, aux États-Unis.
Selon le sondage, 49,9% des 509 répondants étaient « contre » ou « tout à fait contre » que le Gouvernement accepte une demande d'extradition de Washington. Seulement 17,6% ont dit qu'Edward Snowden devait leur être remis.
Shi Yinhong, professeur de relations internationales à l'Université Renmin de Chine, a déclaré que le chef de l'exécutif de Hong Kong envoie un signal disant que s'agissant de la résolution de cette affaire sensible et compliquée par Washington, tout le respect nécessaire doit être accordé à la souveraineté légale. Quant à l'affaire judiciaire, « Washington ne devrait pas faire tout ce qu'elle veut sans toute la communication nécessaire avec Beijing sur les procédures légales », a-t-il dit.
Beijing a montré de la prudence en ce qui concerne cette affaire, et elle peut être résolue d'une manière appropriée, a dit M. Shi.
Edward Snowden a déclaré mercredi que l'Université chinoise de Hong Kong et des « responsables publics » de Hong Kong avaient déjà été piratés dans le cadre du programme de surveillance américain.
La déclaration de M. Leung a également signalé la possibilité d'une enquête approfondie sur les affirmations d'Edward Snowden. « Dans le même temps, le gouvernement donnera des suites aux incidents liés à la vie privée ou à la violation d'autres droits des institutions ou des personnes à Hong Kong », a-t-il dit.
Selon les lois locales, la surveillance effectuée par des agents de la force publique à Hong Kong exige une ordonnance des tribunaux pour pouvoir être mise en œuvre, mais aucune sanction spécifique n'est prévue.
Si la situation d'Edward Snowden reste incertaine, il est presque sûr que les Etats-Unis vont demander à Hong Kong son retour pour un procès. Un procès en extradition à Hong Kong est devenu inévitable.
Su Hao, professeur à l'Université des Affaires Etrangères de Chine, a déclaré que bien que l'on puisse comprendre que Washington demande que le dénonciateur lui soit remis, on attend des Etats-Unis qu'ils « suivent les règles » et le cadre juridique établi avec la partie chinoise pour résoudre cette question.
« Aucune procédure juridique substantielle d'extradition ne peut être entreprise avant que le côté américain ne donne une définition claire du dénonciateur », a déclaré le Professeur Su.