L'armée égyptienne a affirmé lundi que les tueries qui se sont déroulées, plus tôt dans la journée, devant le siège de la Garde républicaine, au Caire, avaient été provoquées par les partisans du président déchu tirant à balles réelles sur le bâtiment militaire.
"Nous avons judicieusement fait face aux manifestants rassemblés près du siège de la Garde républicaine, alors même qu'ils ont utilisé des balles réelles, des cocktails Molotov, des pierres et d'autres projectiles," a indiqué le porte-parole des forces armées égyptiennes, le colonel Ahmed Mohamed Ali, au cours d'une conférence de presse conjointe avec le représentant du ministère de l'Intérieur, Hani Abdel-Latif.
Le dernier bilan de ces affrontements entres forces de sécurité et partisans de l'ex-président Morsi s'est élevé à 51 morts et 435 blessés, a annoncé lundi un responsable du ministère de la Santé.
L'armée égyptienne a appelé l'ensemble des manifestants à quitter les places publiques du pays, tout en s'engageant à ne pas les poursuivre en justice.
L'ex-président Morsi a été déposé mercredi par les militaires égyptiens, suite aux rassemblements de millions de manifestants exigeant son départ en raison de sa "mauvaise gestion" depuis son élection il y a un an.
Le porte-parole militaire a expliqué que les forces de sécurité sont initialement entraînées à utiliser des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes pour disperser la foule, mais que les tirs à balles réelles des manifestants avaient changé la donne. "Les forces armées ont appelé à plusieurs reprises les manifestants à ne pas s'approcher du bâtiment militaire," a déclaré M. Ali, ajoutant que les militaires avaient cherché à protéger le lieu.
Il a également démenti la présence d'enfants parmi les victimes de lundi, dénonçant une "invention des médias", soulignant que les enfants que l'on pouvait voir dans certaines vidéos diffusées étaient des victimes du conflit syrien.
Le colonel a, en outre, signalé comme étant forgés de toutes pièces les enregistrements audiovisuels actuellement en circulation et mettant en scène de hauts gradés égyptiens dissidents en faveur d'un retour de M. Morsi à la tête de l'exécutif égyptien.
Le porte-parole du ministère égyptien de l'Intérieur a, pour sa part, indiqué que les forces de sécurité avaient été surpris par l'évolution du mouvement, passant des jets de pierres à des tirs nourris à balles réelles, entraînant notamment la mort d'un agent de police et d'un soldat. Les éléments de sécurité ont, par conséquent, dû réagir pour prendre le contrôle de la situation, a- t-il souligné.
"Tous ceux qui enfreignent la loi seront sévèrement réprimés, quelles que soient leurs affiliations politiques", a conclu M. Abdel-Latif.