"Les victimes de la crise postélectorale ne doivent pas être oubliées", a déclaré jeudi le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire, Doudou Diène, au terme de la visite qu'il vient de conclure dans le pays pour assurer le suivi la mise en œuvre de ses recommandations précédentes et de celles d'autres mécanismes des Nations Unies.
"Le retour au jeu politicien, à deux ans des élections présidentielles de 2015, ne doit pas occulter la situation des victimes de la crise postélectorale", a mis en garde l'expert indépendant. "Leur sort est au cœur de la reconstruction démocratique dans le pays".
"Les progrès accomplis dans le redressement institutionnel, la situation sécuritaire et le rétablissement de la justice demandent à être consolidés", a souligné M. Diène. "Ils doivent être assortis d'un pluralisme inclusif, d'une lutte plus vigoureuse contre l'impunité, de la promotion de l'équité de la justice et de l'amélioration des conditions de vie des populations".
M. Diène a par ailleurs exprimé l'espoir que le rapport intérimaire de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) facilitera le renouvellement du mandat de cette institution et lui permettra de franchir des étapes plus importantes dans l'exercice de ses fonctions.
Dans un contexte où l'État ivoirien fait prévaloir la primauté de la justice ivoirienne pour juger, sur son sol, des individus poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI), "les garanties d'indépendance et d'impartialité que respecte la CPI doivent être aussi exigées de la justice ivoirienne ", a affirmé le rapporteur spécial.
Au cours de sa mission, l'expert indépendant s'est entretenu avec des responsables de partis politiques, dont le secrétaire général du Rassemblement des Républicains (RDR), Amadou Soumahoro, ainsi que le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi Nguessan, remis récemment en liberté provisoire aux côtés d'autres détenus.