Une opération d'identification des ex-combattants invalides de guerre se déroule sur le territoire ivoirien, a appris Xinhua samedi auprès de l'Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (ADDR) de Côte d'Ivoire.
Selon le coordonnateur de l'opération le colonel major Sinima Bamba, une tournée a été entreprise dans les différentes régions du pays suite à la décision du chef de l'État ivoirien Alassane Ouattara et du gouvernement de faire en sorte que les ex- combattants blessés de guerre et mutilés soient pris en compte de façon particulière par l'État de Côte d'Ivoire.
A en croire celui-ci, il s'agit des ex-combattants invalides du fait d'une incapacité physique ou mentale, des personnes blessées ou mutilées pendant les combats ou dans l'environnement des combats.
"Les ex-combattants valides bénéficient de projets de réintégration grâce à des emplois qu'ils peuvent exercer. Mais il y a malheureusement une catégorie d'ex-combattants exclus du bénéfice de ces projets. Il s'agit de ceux qui sont blessés à la guerre ou qui sont blessés dans l'environnement de la guerre. Les combats ont engendré des dommages graves. Certains sont décédés, d'autres sont blessés. Et parmi ces blessés, il y a des blessés légers qui sont en mesure de conduire un projet et il y a des blessés pratiquement atteints de handicaps invalidants, donc pas en mesure d'exécuter un projet", a expliqué l'officier.
"Parmi ceux-là, il y a ceux qui au cours des combats ont eu les deux jambes fracturées donc amputés par les médecins. Il y a ceux qui ont perdu la mémoire, qui sont devenus fous, il y a ceux qui ont perdu la vue, il y a ceux qui ont eu la colonne vertébrale fracturée, ce qui les retient en station couchée. Ceux-là ne peuvent pas exécuter de projet. Ce sont ces jeunes qui ont perdu tout espoir que nous gérons", a-t-il ajouté.
La Côte d'Ivoire sort de manière progressive d'une crise post-électorale aiguë qui a secoué le pays en 2010 et 2011, faisant au moins 3 000 morts et un million de déplacés.
Plusieurs jeunes Ivoiriens avaient pris les armes au plus fort du conflit pour combattre aux côtés des forces pro-Gbagbo et des forces pro-Ouattara.
Lors d'une tournée dans le nord du pays, le président Alassane Ouattara avait assuré qu'il n'y aurait pas de laissés- pour-compte parmi les ex-bélligérants.
Pour les autorités de l'ADDR, la mise en oeuvre d'un programme de réinsertion constitue une réponse à la politique du gouvernement ivoirien de gérer de manière efficace la question des anciens combattants après la fin de la belligérance.