Le président de la Commission de la sécurité publique nationale Keiji Furuya s'est rendu dimanche matin au sanctuaire controversé de Yasukuni dans la dernière journée du festival d'automne qui commençait jeudi, malgré les relations écorchées entre le Japon et ses pays voisins.
M. Furuya, qui est également ministre d'Etat chargé de la question des Japonais enlevés, a également offert des sacrifices lors du festival du printemps, et à l'occasion de l'anniversaire de la capitulation japonaise à la fin de la Seconde guerre mondiale, le 15 août.
Cette récente offrande fait suite aux visites effectuées vendredi par le ministre japonais des Affaires intérieures et de la Communication, Yoshitaka Shindo, et de 157 parlementaires japonais appartenant à un groupe non partisan, après que le Premier ministre japonais Shinzo Abe a offert jeudi un sacrifice au sanctuaire à titre de "Premier ministre".
Le vice-ministre des Affaires étrangères et frère cadet de Abe, Nobuo Kishi, et le secrétaire général adjoint du cabinet Katsunobu Kato ont également visité le sanctuaire samedi et vendredi respectivement, notant que ce dossier n'affectera pas les relations entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud.
Ces visites surviennent sur fond de relations tendues entre le Japon et les deux pays, en raison des conflits territoriaux et de l'attitude du Japon envers l'histoire militaire, avec une attention particulière portée au dossier Yasukuni.
Le sanctuaire, qui honore 2,5 millions de Japonais tués durant la Seconde guerre mondiale, dont 14 criminels de guerre de classe A, est considéré comme un symbole du passé militariste du Japon.
Sanae Takaichi, chef de la politique du Parti libéral-démocrate (PLD) du Japon, faisait partie des législateurs ayant visité vendredi le sanctuaire, et a déclaré qu'ils devraient continuer, à l'avenir, à visiter le sanctuaire.
Abe a réitéré samedi qu'il regrette profondément de ne pas avoir pu visiter le sanctuaire lors de son mandat précédent en tant que premier ministre et il porte encore le même sentiment, selon des médias japonais.
Lors d'une conférence de presse accordée vendredi, le secrétaire général du cabinet Yoshihide Suga a déclaré que les 14 criminels de guerre de classe A figurent parmi ceux qui ont reçu l'hommage rendu par les officiers qui ont visité le sanctuaire de Yasukuni, selon des reportages locaux.
De telles rhétoriques provocatrices et les visites répétées au sanctuaire controversé par des ministres et délégués japonais constituent un obstacle majeur à l'amélioration des relations entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud.
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Liu Zhenmin a convoqué l'ambassadeur japonais en Chine Masato Kitera pour déposer une plainte solennelle et a manifesté sa ferme protestation et sa condamnation sévère à la partie japonaise sur ce dossier, a rapporté vendredi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a exhorté le Japon jeudi à "faire face à son histoire d'agression et à faire une introspection réelle, à respecter les sentiments des peuples des pays victimes de la guerre, dont la Chine, et à traiter les questions pertinentes de façon appropriée", suite à l'offrande de M. Abe.
Parallèlement, les autorités sud-coréennes ont également fustigé M. Abe pour son offrande inconsidérée au sanctuaire controversé
Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat américain, a exhorté le Japon vendredi à entreprendre un dialogue avec ses voisins sur le dossier des visites au sanctuaire de Yasukuni, ajoutant que son pays encourage le Japon à "continuer à travailler avec ses voisins pour répondre à l'amiable aux préoccupations liées à l'histoire, et via le dialogue".