Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a appelé jeudi son gouvernement à adopter une attitude plus dynamique pour assurer la paix et la stabilité mondiale alors que, selon ses mots, l'environnement géopolitique et sécuritaire en Asie orientale est en plein bouleversement.
"Nous devons accroître l'engagement du Japon dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité dans le monde afin de poursuivre un pacifisme actif fondé sur la coopération internationale", a déclaré M. Abe devant un groupe d'experts en défense et affaires étrangères, en utilisant pour la première fois l'expression de "pacifisme actif".
"Notre politique de sécurité nationale doit être plus intégrée et le gouvernement doit aborder les questions de sécurité de façon plus stratégique et systématique", a-t-il indiqué au groupe chargé d'élaborer les nouvelles lignes directrices en matière de sécurité qui serviront de base au Conseil national de sécurité japonais, formé sur le modèle de celui des Etats-Unis.
Le Japon envisage actuellement de présenter un projet de loi pour permettre à ce nouveau conseil de sécurité de mieux répondre aux menaces sécuritaires, ont indiqué jeudi des sources proches du dossier.
Le groupe d'experts, dirigé par Shinichi Kitaoka, président de l'Université internationale du Japon, complétera la stratégie de sécurité d'ici la fin de l'année, tandis que le ministère de la Défense élabore ses propres lignes directrices pour réviser ses protocoles de défense.
"Il est extrêmement important de présenter la politique de sécurité de notre pays de façon plus dynamique et efficace, aussi bien dans le pays qu'à l'étranger", a déclaré M. Kitaoka lors d'une conférence de presse après la réunion.
"Nous devons nous demander si nous pouvons préserver la paix dans le monde simplement parce que le Japon, troisième puissance économique mondiale, opère une introspection et soutient qu'il ne se dotera pas d'une force militaire", a déclaré M. Kitaoka.
Le Premier ministre souhaite également renforcer la capacité des Forces d'autodéfense du Japon en allant au-delà de la position de "paix et d'indépendance". Il œuvre pour que soit modifiée la Constitution du pays, dans laquelle est inscrit le renoncement à la guerre que le Japon s'était imposé, pour octroyer à larmée une plus grande autonomie militaire.
En vertu de l'actuelle Constitution, le Japon ne peut recourir à la force pour régler les différends internationaux. Mais M. Abe, un conservateur convaincu, souhaite modifier l'article 9 pour renforcer le pouvoir des Forces d'autodéfense et défendre les îles qui font l'objet de litiges maritimes avec les voisins du Japon.
"Les capacités de défense doivent refléter la volonté et la capacité d'un pays à protéger la paix et son indépendance. Lors de l'examen des lignes directrices du programme de défense, nous devons donc veiller à ce que nous puissions nous doter de capacités de défense qui permettent aux Forces d'autodéfense de jouer leur rôle", a indiqué jeudi M. Abe au groupe d'experts.