Un des favoris dans les sondages, porté par le soutien de l'ex-président Marc Ravalomanana et ses partisans, l'ex-ministre de la Santé puis des Sports et des Loisirs Jean Louis Robinson a au terme de son vote dimanche matin à Antananarivo, la capitale de Madagascar, inscrit son action dans l'urgence en cas de victoire à la présidentielle tenue vendredi.
"Tout est priorité. Donc, j'ai classé mes priorités par département. Il y a des réalités qui sont à prendre en compte de manière urgente pendant tout le mandat de cinq ans", a déclaré sans plus de précisions dans un entretien à Xinhua le candidat n°33 sur la liste des prétendants pour le Palais de Mahazoarivo retenue par la Cour électorale spéciale (CES) après le rejet des dossiers de huit autres postulants.
Plus de 7,8 millions d'électeurs inscrits sont appelés aux urnes lors de ce scrutin en lequel les Malgaches placent de réels espoirs de sortie d'une crise politique de près de cinq ans due au coup d'Etat perpétré en janvier 2009 par Andry Rajoelina, le président de la Transition, contre le pouvoir de Marc Ravalomanana, en exil depuis lors en Afrique du Sud.
Pour sa candidature déposée hors délai, le jeune leader putschiste de 39 ans et ancien maire d'Antananarivo s'est vu écarté de cette course, sous la pression de la communauté internationale, de même que Lalao Ravalomanana, épouse du chef de l'Etat déchu et l'ex-président Didier Ratsiraka. Notons que les trois dossiers avaient été validés dans un premier temps.
C'est l'une des raisons des multiples reports du rendez-vous électoral crucial qui aurait initialement dû avoir lieu en mai. Le vote s'étale de 6h locales du matin (3h GMT) à 17h (14h GMT) en fin d'après-midi. Il enregistre une certaine affluence des électeurs depuis son démarrage.
Spécialiste de la médecine aérospatiale et aéronautique, Jean Louis Robinson, 61 ans, est soutenu par la mouvance de Ravalomanana qui espère par cette échéance le retour aux affaires de l'ancien dirigeant.
Après son vote aux environs de 9h30 locales (6h30 GMT) au bureau de vote n°1 du centre de vote de l'école primaire publique Ambohimiandra, dans un quartier de la commune du 2e arrondissement d'Antananarivo où il réside, l'ex-ministre a salué "un très grand moment" électoral, soulignant que c'est la fin d'une transition péniblement vécue par le peuple malgache.
Il s'est dit satisfait et serein au sujet de l'organisation du scrutin après sa rencontre jeudi avec la présidente de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENI-, Béatrice Atallah.
"Pas plus tard qu'hier en fin d'après-midi, je suis allé à la CENI-T pour voir exactement ce qui se passe et pour parler à Madame la présidente de mes appréhensions. Puis, tout a été réglé, je pense que ça va bien aller", a-t-il expliqué.
Sur la question concernant les appréhensions évoquées, il a fait savoir que "c'était les bourrages d'urnes, les bulletins supplémentaires sur les 7-8 millions. Elle (la présidente de la CENI-T, NDLR) a expliqué que ceci c'est des réserves là où il y a des difficultés d'acheminement de bulletins. Effectivement, c'est réparti sur tous les bureaux de vote".
Se fondant sur la popularité déclarée de Marc Ravalomanana, les partisans et sympathisants de Jean Louis Robinson annoncent d'ores et déjà une victoire de leur candidat dès le premier tour.
"S'il n'y a pas de corruption et que c'est une élection transparente, je pense qu'il n'y aura pas un deuxième tour", a par exemple prédit Mbolasoa Amdriamandamina, une électrice rencontrée au centre de vote de l'école primaire Ambohimiandra qui a vu voter M. Robinson.
Même s'ils s'accordent à le citer effectivement parmi les favoris, nombre d'observateurs jugent cependant que l'issue de l'élection reste incertaine. Le calendrier officiel a prévu la tenue d'un second tour couplé à des législatives le 20 décembre dans l'éventualité de l'absence de majorité absolue de plus de 50% des suffrages requise pour les 33 candidats en lice.