Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a demandé vendredi au ministre des Affaires étrangères du pays José Garcia Margallo de convoquer l'ambassadeur des Etats-Unis à Madrid James Costos afin qu'il fournisse des explications sur les allégations d'espionnage américain à l'encontre de l'Espagne.
Selon le réseau télévisé étatique espagnol RTVE, M. Margallo s'entretiendra avec M. Costos aux bureaux du ministère des Affaires étrangères à 10h30 lundi matin, même si M. Rajoy admet que Madrid ne dispose à l'heure actuelle d'"aucune preuve" sur un espionnage des Etats-Unis à l'encontre de personnages politiques espagnols.
Des médias espagnols ont rapporté que l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) avait espionné plusieurs personnalités politiques espagnoles, dont l'ancien Premier ministre Rodriguez Zapatero.
Cette évolution s'est produite après que la France et l'Allemagne eurent toutes deux demandé des explications aux Etats-Unis concernant des allégations d'espionnage.
L'Allemagne a convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin plus tôt dans la semaine après que des médias locaux ont rapporté que le téléphone portable de la chancelière Angela Merkel avait été mis sur écoute. Le président français François Hollande a également demandé à son homologue américain Barack Obama d'expliquer les allégations selon lesquelles les Etats-Unis avaient espionné des millions d'appels téléphoniques en France entre décembre 2012 et janvier 2013.
Les dirigeants des 28 pays membres de l'Union européenne ont approuvé plus tôt une déclaration disant qu'ils valorisaient la relation avec les Etats-Unis, mais qu'elle devait être basée sur la confiance, notamment en ce qui concerne le renseignement.
Le chef de la diplomatie espagnole a par ailleurs indiqué n'avoir "aucune confirmation claire" du fait que M. Rajoy ou d'autres politiciens espagnols aient pu être écoutés, mais a ajouté que "si cela était en fin de compte confirmé, il s'agirait d'une pratique intolérable et inadmissible."
"Il y a des lignes rouges telles que le droit à la vie privée et à l'intimité qui ne peuvent être franchies", a-t-il souligné.