Mohamed Morsi en prison |
Mohamed Morsi, le premier chef d'Etat égyptien élu démocratiquement, renversé en juillet, emprisonné, et dont le procès a été reporté au mois de janvier, va poursuivra les autorités installées par les militaires pour « crime ». Selon son avocat, il réclamera aussi devant la justice l'annulation de ce qu'il considère comme un « coup d'Etat ».
« Le président envisage d'engager une procédure judiciaire contre le coup d'Etat et cela sera la tâche de l'équipe de ses défenseurs dans un avenir proche », a déclaré à la presse Mohamed al-Damati, qui dirigeait un groupe d'avocats qui a rendu visite à Mohamed Morsi en prison lundi. Selon l'avocat, les plaintes seront déposées devant le procureur général pour démontrer que ce qui s'est passé est un crime, a-t-il ajouté, et des recours seront également déposés devant la justice administrative pour faire « annuler l'action conduite par le général Abdel Fattah al-Sissi ».
Le général Sissi, qui avait annoncé publiquement le 3 juillet dernier la destitution et l'arrestation de Mohamed Morsi, est le commandant en chef de l'armée égyptienne, le vice-Premier ministre et le ministre de la Défense ; il est considéré comme le nouvel homme fort du régime égyptien. Il a nommé un président et un gouvernement intérimaires, avant de leur donner la mission de réviser la Constitution et d'organiser des élections législatives et présidentielles début 2014.
Ce qui n'a pas empêché Mohamed Morsi de contester ce calendrier, disant que « L'Egypte ne connaîtra pas de retour à la stabilité sans annulation de ce coup d'Etat ». Néanmoins, le nouveau gouvernement, mais surtout le général Sissi, jouissent encore d'un solide soutien d'une partie importante de l'opinion publique et des médias quasi-unanimes, qui accusent les Frères musulmans d'être des « terroristes ». Ajourné après une intervention remarquée de l'ancien président, le procès reprendra le 8 janvier.