Douze personnes ont été tuées et une dizaine d'autres blessées dans des affrontements opposant des éleveurs peuls proches des ex-rebelles de la Séléka aux groupes d'autodéfense villageois anti-Balakas à Boali, localité située à 95 km au Nord de Bangui, a annoncé Gaston Makouzangba, ministre pote-parole du gouvernement dans un communiqué lu sur les ondes de la radio nationale.
Selon le ministre Makouzangba, la majorité des victimes de ces heurts survenus mardi était constituée de femmes et de enfants. La plupart des blessés ont été conduits vers des hôpitaux de Bangui pour des soins.
A en croire Fidèle Ngombou, journaliste dans une radio communautaire locale, les faits se sont déroulés à 20 Km de la ville de Boali, dans un campement d'éleveurs peuls. "Un jeune avait tenté de voler un bœuf. Aperçu par les éleveurs, ce dernier a été abattu. Ceci a soulevé la colère des jeunes de la localité qui ont à leur tour tué un enfant peul avant de créer des offensives entre les deux camps".
Boali est une ville qui abrite les deux centrales thermiques qui alimentent Bangui et ses environs en électricité et une troisième en construction par une entreprise chinoise. Cette localité reçoit depuis plusieurs années des militaires français en détachement pour les entraînements.
Selon des sources concordantes, des éléments de l'ex-Séléka à bord de trois véhicules lourdement armés à destination de Boali ont intimidé la population par des tirs sporadiques, à 40 km de Bangui, accusée d'avoir abrité les anti-Balakas.
Selon Gaston Makouzangba, un détachement de forces de défense et de sécurité a été dépêché pour aller calmer la situation. "Nous voulons garantir à la population qu'il n'y aura pas de représailles", a-il-indiqué.
Les affrontements de Boali interviennent après celles de Damara (75 km au Nord de Bangui) vendredi dernier où quatre personnes ont été tuées et une dizaine d'autres blessése dans des affrontements entre les anti-Balakas et les ex-rebelles de la Séléka. La tension demeure vive dans cette ville malgré la présence des éléments de la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC) qui contrôle la ville à la sortie Nord-Est de Bangui.
C'est le même climat pratiquement dans l'ensemble du territoire centrafricain depuis la prise du pouvoir le 24 mars à Bangui de Michel Djotodia et son ex-coalition rebelle de la Séléka.
D'où la décision de la mise en place d'une Mission internationale de soutien à la Centrafricaine (MISCA) sous mandat de l'Union africaine (UA) pour remplacer la FOMAC, en vue de la sécurisation et de la pacification du pays, une mission qui comporte le désarmement des mouvements politico-militaires et d'autres groupes armés actifs en RCA, à commencer par l'ex-Séléka elle-même.