Le gouvernement ivoirien va mettre fin aux activités paramilitaires de la confrérie des chasseurs traditionnels Dozos suspectés d'être impliqués dans de graves violations des droits de l'homme.
"J'ai demandé aux ministres de la Défense et de l'Intérieur d'intensifier des actions de concertation et de sensibilisation avec cette confrérie de chasseurs traditionnels", a annoncé le président Alassane Ouattara lundi lors d'échanges de voeux avec la hiérarchie militaire au palais présidentiel d'Abidjan.
Pour M. Ouattara, les Dozos doivent "se consacrer à leurs activités originelles en évitant de vouloir accompagner les forces régulières".
Les Dozos, originaires du Nord du pays, se sont immiscés dans l'appareil sécuritaire étatique à l'occasion des crises militaro- politiques en Côte d'Ivoire.
Supplétifs de la rébellion armée du Nord en 2002 puis des Forces pro-Ouattara opposées aux Forces de défense et de sécurité fidèles à l'ex président Laurent Gbagbo lors des affrontements post-électoraux de 2010-2011, ils ont accru leur rôle en matière de sécurité légalement dévolues à la police et à la gendarmerie, non sans commettre des exactions.
Selon un rapport de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) publié en décembre dernier, au moins 228 personnes ont été tuées par les Dozos qui en ont blessé 164 autres, arrêté ou détenu illégalement 162 personnes sur la période de mars 2009 à mai 2013.
Le rapport ne manque pas de dénoncer l'impunité dont continuent de jouir les Dozos, supposés détenir des pouvoirs mystiques les protégeant contre les balles.