Les affrontements interconfessionnels en République centrafricaine (RCA) pourraient tourner au conflit religieux et avoir des répercussions à l'échelle régionale, a prévenu lundi le secrétaire général adjoint aux affaires politiques dans un communiqué.
"Les violences meurtrières sont quotidiennes dans la capitale Bangui et le reste du pays et la population reste divisée par les appartenances religieuses", a expliqué Jeffrey Feltman au Conseil de sécurité lors d'un exposé sur la situation en RCA, où des milliers de personnes ont déjà été tuées, près d'un million chassées de leurs foyers, et 2,2 millions - soit environ la moitié de la population -, a besoin d'aide humanitaire.
"L'accès aux quartiers résidentiels de Bangui est contrôlé soit par des miliciens antichrétiens, soit par des antimusulmans. De même, les localités situées en dehors de Bangui comme Bossangoa, Bouar, Bozoum et Paoua, entre autres, sont le théâtre d'atrocités, notamment d'affrontements directs entre communautés chrétienne et musulmane", a poursuivi M. Feltman.
La Centrafrique est dans la tourmente depuis que les rebelles de l'ex-Séléka, des musulmans pour l'essentiel, ont lancé une offensive il y a un an, contraignant le président François Bozizé à quitter le pouvoir en mars. Un gouvernement de transition a permis dans un premier temps de rétablir un semblant de paix, ouvrant la voie à la tenue de futures élections démocratiques. Mais le mouvement majoritairement chrétien des anti-balaka a pris les armes et des affrontements interconfessionnels ont éclaté à Bangui début décembre.
L'insécurité et le manque de financement et d'accès entravent les efforts déployés par l'ONU et ses partenaires pour prêter assistance aux populations en détresse, a annoncé de son côté le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).