La France a affirmé lundi avoir "toute confiance" dans le président tchadien Idriss Déby, malgré l'incident ayant entraîné, le matin même à Bangui, la mort d'un manifestant suite aux tirs de soldats tchadiens faisant partie de la force africaine déployée en République centrafricaine (RCA).
"Le président Idriss Déby du Tchad (...) a joué un rôle central dans la définition du cadre de la transition politique en RCA. Partenaire essentiel, il a toute la confiance de la France", a indiqué le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Vincent Floréani.
Des soldats tchadiens appartenant à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) sous conduite africaine ont ouvert le feu lundi matin sur des civils participant à une manifestation devant l'aéroport de Bangui.
Ils réclamaient le départ du président centrafricain de transition, Michel Djotodia, ainsi que du contingent tchadien de la force africaine de maintien de la paix.
Selon les dernières informations disponibles, ces tirs ont fait un mort et plusieurs blessés parmi les manifestants, venus exprimer leur mécontentement aux abords de l'aéroport de Bangui, dont la sécurité est assurée par les forces françaises.
"La France exprime ses condoléances aux familles des victimes. Elle espère que la lumière sera faite sur les conditions d'usage de la force contre les manifestants", a déclaré le haut diplomate français.
Le porte-parole a, en outre, renouvelé le "soutien total" de son pays à la MISCA, reconnaissant que cette force de l'Union africaine formée de contingents d'Afrique centrale est "résolue à s'acquitter de son mandat de protection des populations civiles, avec l'appui de la force française Sangaris".
L'armée française a déployé 1.600 soldats en RCA, dans le cadre de l'opération Sangaris, lancée le 5 décembre dernier avec l'aval de l'ONU, afin d'appuyer la force africaine, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), qui compte environ 3.600 hommes.
Il est reproché à l'actuel président centrafricain, Michel Djotodia, d'avoir des liens avec la coalition rebelle Séléka, qui a renversé son prédécesseur, François Bozizé, en mars dernier.
Le conflit centrafricain a pris ces dernières semaines une tournure confessionnelle, opposant les milices chrétiennes d'auto-défense anti-Balaka aux ex-Séléka, groupe armé à majorité musulmane et ayant compté dans ses rangs des ressortissants tchadiens.