Bien qu'un nombre inhabituel de tumeurs suspectes ait été relevé chez les jeunes, les autorités sanitaires japonaises se veulent néanmoins rassurantes quant aux conséquences des rejets de l'accident nucléaire de Fukushima. Si les habitants de la région sont plus inquiets que jamais pour leur santé -le souvenir de Tchernobyl, Hiroshima ou Nagasaki est encore vivace au Japon-, le Dr Seiji Yasumura, de l'université médicale de Fukushima a quant à lui souligné qu'aucun décès dû aux radiations n'a été recensé depuis mars 2011. Le gouvernement japonais a donc lancé une grande série d'études pour faire le point sur les conséquences sanitaires de la catastrophe.
La catastrophe de Tchernobyl a montré qu'un accident nucléaire de ce genre pouvait avoir pour conséquence une augmentation du nombre de cas de cancer de la thyroïde. Néanmoins, au Japon, ce risque potentiel ne concerne «que» les deux millions d'habitants de la préfecture de Fukushima, car le reste de la population du Japon a reçu des doses bien trop faibles pour qu'elles aient le moindre impact sur la santé.
Les premières analyses, qui ont été menées sur 240 000 enfants sur un total de 360.000, ont permis de détecter 59 cas de tumeurs suspectes: une était bénigne, 27 étaient cancéreuses, et 31 n'ont pas encore été opérées. Des chiffres qui peuvent paraître élevés pour une maladie très rare en temps normal, mais qui, selon les spécialistes, ne permettent pas de conclure si les rejets de l'accident ont fait augmenter ou non le nombre de cancers de la thyroïde. Ce n'est que dans les années qui viennent, en surveillant s'il y a ou non une augmentation du nombre de nouveaux cas par rapport à cette première campagne, qui servira de niveau de référence, qu'on pourra en être sûr. Considérant les doses très réduites qui, selon les autorités sanitaires japonaises, ont été reçues il y a toutefois de quoi être plutôt optimiste, toujours selon elles : 99,4 % des gens auraient eu une dose inférieure à 3 mSv, soit un niveau très proche de la radioactivité naturelle.