L'Assemblée nationale du Tchad a voté lundi une nouvelle loi pour redynamiser le secteur postal dont le cadre juridique, vieux de quinze ans, est inadapté aux nouvelles réalités technologiques et économiques.
Le gouvernement tchadien a entrepris, en 1997, une vaste ré forme du secteur public de la poste qui a abouti, l'année suivante, à la promulgation d'une loi. "Malheureusement, le secteur postal au Tchad n'a pas connu un développement harmonieux comparé à une mutation très rapide de l'environnement, de l'absence de politiques postales, ainsi que de l'inadaptation du cadre lé gislatif qui n'est pas en cohérence avec certaines nécessités de l'heure (régulation postale, développement de nouveaux services, etc.).
L'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication, avec le sms, l'e-mail et la téléphonie mobile, est venue accentuer le déphasage", déplore le député Issa Baba Hassane qui préside la commission parlementaire ayant étudié le projet de loi.
Au Tchad, il n'y a qu'un seul système de distribution, celui de la boîte postale; la distribution à domicile n'étant pas encore au point.
Les députés ont recommandé au gouvernement de formaliser l'adressage dans les différentes communes pour contribuer à une meilleure distribution postale; de formaliser le secteur informel des opérateurs dans le domaine postal; de réactualiser et mettre en oeuvre le Plan intégré de développement postal du Tchad 2006- 2010; de créer une banque postale avec le secteur privé; de mettre en place un cadre réglementaire clair et une supervision efficace pour éviter la concurrence déloyale développée par le secteur informel dans les transferts d'argent; et de restructurer la Poste dans des conditions idoines permettant le développement d'un partenariat avec le secteur privé dans le domaine du "mobile money".
Dans son programme politique, présenté mi-décembre 2013 aux dé putés, le Premier ministre tchadien, Kalzeubé Pahimi Deubet, a annoncé la transformation de la Poste en une véritable Banque populaire.
"La Poste est une vieille institution qui a la chance d'avoir un réseau sur toute l'étendue du territoire. C'est un atout énorme qui devra être exploité en utilisant les technologies modernes pour faciliter les communications entre les populations", avait-il déclaré.
Il a promis examiner toutes les alternatives pour relancer le secteur postal, un "secteur fondamental". Une enquête diligentée par le ministère de l'Assainissement public et de la promotion de la bonne gouvernance avait révélé, fin 2011, une perte de 12 milliards F CFA (24 millions USD) aux Postes et Télécommunications.