Un tribunal égyptien a temporairement ajourné jeudi le procès de 20 journalistes, dont trois de la chaîne de télévision al-Jazeera, dans une affaire que beaucoup considèrent comme un fait saillant de la répression menée par le gouvernement intérimaire soutenu par l'armée contre la dissidence et la liberté d'expression.
Les journalistes, dont quatre étrangers, sont accusés de diffusion de « fausses informations » sur l'Egypte et de soutien ou d'appartenance aux Frères musulmans, que le gouvernement considère comme un groupe terroriste. Sur les vingt employés des médias accusés, huit sont en détention, dont l'Australien Peter Greste, l'égypto-canadien Mohamed Fahmy et l'égyptien Mohamed Bahar, qui ont été emprisonnés l'année dernière. D'autres sont jugés par contumace.
Lors de leur première comparution devant le tribunal, les accusés ont plaidé non coupable. Après l'échec des avocats à obtenir la libération des accusés en liberté sous caution, le procès a été ajourné jusqu'au mois prochain.
Le gouvernement égyptien a pour sa part dit que l'affaire n'est pas politique mais judiciaire, et a rejeté les protestations contre les accusations, qu'il qualifie d'ingérence étrangère.