Le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Cap-Vert (PAIGC) a confirmé qu'il demeurait la principale force politique de la Guinée-Bissau en remportant les élections générales qui se sont déroulées dimanche dans ce pays.
Selon les résultats provisoires publiés ce mercredi par la Commission électorale nationale, son candidat à la présidentielle, José Mario Vaz, ancien ministre des Finances, arrive en tête du premier tour avec près de 41% des suffrages, suivi de loin par le candidat indépendant Nuno Gomes Nabiam, directeur de l'aviation civile, qui a récolté 25,14% des suffrages.
Aux législatives, le PAIGC sort majoritaire à l'Assemblée nationale avec 55 sièges de députés (sur 102 en compétition), contre 41 au Parti de la Rénovation sociale (PRS), fondé par l'ancien président Kumba Yala, décédé début avril.
Le PAIGC, qui a conduit le pays à l'indépendance en 1974 après une guerre de libération contre le Portugal, a pourtant eu du mal à choisir ses têtes de listes aux deux élections. Mario Vaz a même vu sa candidature contestée, un procureur ayant demandé son invalidation pour détournement présumé de deniers publics, avant finalement d'être acceptée par la Cour suprême.
Avec la victoire aux législatives, Domingos Simoes Pereira, élu président du PAIGC lors du dernier congrès, sera en principe le futur Premier ministre de la Guinée-Bissau. Cet ingénieur de formation, a été secrétaire exécutif de la Communauté des pays de langue portugaise.
La double confrontation électorale de dimanche, qui doit permettre à la Guinée-Bissau de retrouver une vie constitutionnelle normale après le coup d'Etat du 12 avril 2012, a été un succès, selon les observateurs. Elle s'est déroulée dans le calme et la transparence et a vu une participation massive des quelque 750.00 électeurs inscrits.
Si aux législatives, la logique a été respectée avec la victoire des deux principales forces politiques, à la présidentielle en revanche, la hiérarchie a été bousculée avec la deuxième place conquise par le candidat indépendant Numo Gomes.
Il est vrai que celui-ci a bénéficié du soutien non négligeable de Kumba Yala, ancien chef de l'Etat, qui l'avait préféré au candidat de son propre parti, le PRS. Kumba Yala, l'homme au bonnet rouge, est décédé début avril alors que les candidats étaient en pleine campagne électorale. Le second tour de la présidentielle opposant José Mario Vaz à Nuno Gomes Nabiam devrait se dérouler le 18 mai.