Un célèbre chanteur et compositeur rwandais a comparu lundi devant un tribunal local de Kigali, aux côtés de trois coaccusés, pour répondre d'une inculpation de liens avec des groupes rebelles interdits.
Ce chanteur, dénommé Mihigo, a déclaré jeudi dernier se sentir si frustré et manipulé par le régime de Kigali qu'il avait décidé de rallier les groupes rebelles pour de meilleurs offres si leurs plans étaient couronnés de succès.
Ses coaccusés sont Cassien Ntamuhanga, un journaliste et directeur de station de radio locale, le soldat démobilisé Paul Dukunzumureyi, et une dénommée Agnes Niyibi, qui aurait aidé à une transaction visant à mener des attaques à la grenade à Kigali.
Dans un communiqué, la police a déclaré que ces trois personnes étaient impliquées dans des activités visant à déstabiliser la sécurité du pays et qu'elles étaient associées au Congrès national du Rwanda (RNC), un groupe d'opposition en exil, ainsi que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe largement considéré comme responsable du génocide de 1994 qui a tué plus d'un million de personnes en 100 jours.
Ces deux groupes ont été accusés d'avoir mené dans tout le pays une série d'attaques à la grenade qui ont fait de nombreux morts et blessés.
M. Mihigo a déclaré au tribunal que son avocat avait abandonné l'affaires quelques heures avant son audience préliminaire.
Il a plaidé coupable de trahison et demandé du temps pour trouver un nouvel avocat.
Toutefois, MM. Ntamuhanga et Dukuzumuremyi et Mme Niyibizi ont plaidé l'innocence et demandé trois jours pour trouver des avocats. Le juge a ajourné l'affaire à jeudi.
M. Mihigo bénéficiait d'un soutien du gouvernement depuis 2010, et son institution, la Fondation Kizito Mihigo (KMP) avait reçu des aides substantielles de l'État. Ses programmes et ses chansons dédiés à la réconciliation étaient largement connus et appréciés de nombreux Rwandais.