Le Kenya a rendu hommage dimanche aux hommes politiques qui ont été tués lors des manifestations contre le régime du président Juvenal Habyarimana, à travers une cérémonie qui a marqué la fin de la semaine commémorative organisée par le gouvernement à l'occasion du 20e anniversaire du génocide.
Des gerbes ont été déposées au tombeau des hommes politiques morts pendant le génocide de 1994, situées à Rebero Hill, dans la banlieue de Kigali, en présence du président du Sénat rwandais Jean Damascene Ntawukuriryayo, des officiels gouvernementaux, des diplomates étrangers, des responsables religieux et des membres de familles des victimes.
Dans ce tombeau dorment plus de 14.000 victimes du génocide de 1994, dont 12 hommes politiques.
L'ancien Premier ministre Agathe Uwilingiyimana, assassiné au début du génocide, a été enterré à Remera, dans la banlieue de la capitale.
M. Ntawukuriryayo a souligné le "devoir national de montrer où sont inhumées les victimes".
Le génocide a beaucoup de conséquences auxquelles tous les Rwandais font face encore aujourd'hui, a-t-il déclaré, affirmant qu'elles seront surmontées par la construction d'un nouveau Etat.
Pour sa part, le sénateur Jean Damascene Bizimana, a indiqué que le génocide contre les Tutsi "était un résultat de la politique de division et de destruction propagée pendant des decennies".
"J'appelle tous les jeunes Rwandais à travailler ensemble pour reconstruire notre pays", a indiqué M. Bizimana.
Lors du commencement de la semaine commémorative, la semaine dernière, le président rwandais Paul Kagame a déclaré que les gens qui avaient planifié et mené le génocide étaient Rwandais mais l'histoire et les causes premières vont au-delà du pays.
Le fait que 20 ans se sont écoulées est une raison pour ceux qui ont aidé à mettre la machine en mouvement pour "obscurcir les faits, diminuer la responsabilité, ou transformer les victimes en méchants", a indiqué M. Kagame, reprochant à la France de continuer à nier sa responsabilité dans le génocide.