Dans une tentative de faire baisser les dépenses publiques de l'Etat, le Premier ministre tunisien Mahdi Jomaa vient de décider de réduire, jusqu'aux prochaines élections, de 10% les salaires de ses ministres, des secrétaires d'Etat et des fonctionnaires ayant ce même grade.
A l'issue d'une réunion vendredi du conseil ministériel - le quatrième après la désignation du nouveau cabinet - présidé par Mahdi Jomaa, le ministre chargé des affaires économiques et porte-parole du gouvernement, Nidha Ouerfelli a fait savoir que le déficit de la balance courante a atteint 2,4% du PIB tunisien lors du premier trimestre de l'année 2014.
"A ce rythme, le déficit pourrait atteindre 12% du PIB vers la fin de l'année", a insisté M. Ouerfelli, précisant que le gouvernement "prévoit de maintenir ce taux à 7% du PIB à la fin de 2014".
Afin de bien maîtriser le déficit de la balance commerciale, le gouvernement tunisien vient d'ordonner certaines mesures urgentes de nature à faire stagner ce déficit à 72% du taux de couverture des importations par les exportations contre 60% actuellement.
Il s'agit entre autres, toujours selon le porte-parole du gouvernement tunisien, d'améliorer les exportations, reprendre au plus vite la production et le transport du phosphate au niveau du bassin minier de Gafsa (sud-ouest), principal site d'extraction de ce produit en Tunisie.
D'un autre côté, les autorités tunisiennes ont décidé de maintenir au même plafond que 2013 les importations de voitures pour 2014 outre la réduction des importations de bon nombre de produits déjà en abondance en Tunisie en collaboration avec l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).
Pour ce qui est des finances publiques, le ministre Ouerfelli a affirmé que l'état des lieux montre une certaine progression lors de la dernière période, malgré les pressions enregistrées.
"Cette reprise est expliquée par l'efficacité de la gestion mensuelle de la trésorerie des finances et des recettes", a-t-il précisé. De plus, a-t-il ajouté, "une amélioration de même expliquée par l'évolution du taux de recouvrement des recettes fiscales pour le mois d'avril 2014, soit une hausse de 15 millions de dinars (environ 9,4 millions USD) par rapport à la même période d'il y a un an".
Selon le responsable tunisien, l'amélioration de la situation des finances publiques est due notamment à l'obtention d'une garantie de prêt émanant des Etats-Unis d'une valeur de 800 millions de dinars (498 millions USD). "Ce qui nous permettra de couvrir nos dépenses jusqu'au mois de juillet 2014, période pendant laquelle la Tunisie devra rembourser une bonne partie de ses dettes".