Près d'une semaine après sa formation, samedi dernier, à l'issue de deux jours de concertations à Ndélé (650 km au Nord de Bangui), le nouvel état- major de l'ex-rébellion centrafricaine de la Séléka dirigé par le général Joseph Zindeko annonce sa présence à Bambari, autre ville du nord où il décidé de s'établir, depuis mercredi, a déclaré à Xinhua son porte-parole, le colonel Djouma Narkoyo. "Tout le monde est très content. Notre arrivée a rassuré la population pour le retour de la sécurité à Bambari. La ville est calme. Il y a les activités commerciales. Pour tout dire, toutes les activités sont en place", a laissé entendre dans un entretien téléphonique avec Xinhua l'ex-dirigeant rebelle, des informations qui sont cependant difficiles à vérifier.
Dans cette ville distante d'environ 400 km de la capitale centrafricaine, se trouvaient déjà présents depuis des mois, selon lui, des contingents de la Mission internationale de soutien à la Centrafricaine sous conduite africaine (MISCA) représentée par un bataillon gabonais et de la force française Sangaris, mandatée par les Nations Unies pour aider au retour de la paix et de la sécurité dans le pays.
Avec ces forces étrangères, l'ex-alliance rebelle promet la collaboration pour relever ce défi dans un contexte de persistance des violences, aujourd'hui principalement attribuées aux milices anti-Balakas (anti-machettes) fidèles au président déchu François Bozizé. "Ce sont des amis", assure le colonel Narkoyo.
Contrairement à de nombreuses autres villes centrafricaines secouées par les violences, l'administration s'est redéployée à Bambari. "Il y a le préfet, le sous-préfet et les gendarmes. On va travailler aux eux. On a pris déjà contact avec le préfet", rapporte l'ancien gendarme de deuxième classe qui, depuis la prise du pouvoir du 24 mars 2013, était chargée de la coordination des activités de la gendarmerie mobile à Bangui.
Cible, depuis leur désarmement lancé début décembre à Bangui par l'armée française, des attaques des miliciens anti-Balakas, les ex-rebelles de la Séléka qui avaient porté au pouvoir le 24 mars 2013 leur leader Michel Djotodia, contraint cette année à la démission par les dirigeants d'Afrique centrale et la France, ont décidé de se replier dans le Nord en menaçant de provoquer une partition du pays.
Ils ont choisi la localité de Bambari comme base de leur commandement opérationnel. "L'état-major n'est pas encore installé. Ce sera fait dans les jours à venir", a indiqué le colonel Narkoyo.
Dans un autre entretien téléphonique avec Xinhua deux jours auparavant, il avait fait état de la mise en place d'une " administration autonome" dans le Nord où, à l'en croire, 8 préfectures sont aujourd'hui sous le contrôle de l'ex-coalition rebelle hétéroclite. Peut-être le début de la mise à exécution du projet de partition de la Centrafrique en deux Etats, dont un musulman au Nord et l'autre chrétien au Sud.