Au moins 37 personnes ont été tuées dans des affrontements opposant les milices d'autodéfense anti-Balakas (anti-machettes) et les ex-rebelles de la coalition Séléka mercredi à Dékoa (centre), au moment où des initiatives sont annoncées entre les leaders de ces deux groupes pour mettre fin à leurs hostilités, a-t-on appris jeudi de la Croix-Rouge centrafricaine.
Selon un responsable de la Croix-Rouge à Dékoa, les miliciens anti-Balakas ont attaqué mercredi une position des ex-rebelles de la Séléka, provoquant ainsi une contre-offensive.
"Pour le moment, nous avons enregistré 37 corps et inhumé déjà 10. L'insécurité ne nous permet pas de poursuivre le ramassage des corps", a déclaré cette source couvert d'anonymat dans un entretien téléphonique.
La Centrafrique plonge chaque jours dans le chaos, suite aux violences perpétrées par les milices anti-Balakas, fidèles au président déchu François Bozizé, et les ex-rebelles de la coalition Séléka qui avaient porté au pouvoir en mars 2013 Michel Djotodia, contraint à la démission il y a trois mois par les dirigeants d'Afrique centrale et la France.
Dans la ville de Dékoa, la situation est restée confuse jusqu'à la mi-journée. Une partie de la population s'est réfugiée de la brousse et et une autre à la paroisse de le l'Eglise catholique de la localité.
"Je suis obligé de déplacer l'équipe chez les religieux", a confié le responsable de la Croix-Rouge.
Selon Youssouf Adam, un des officiers des ex-rebelles de la Sélékaprésent dans cette ville, ses éléments tiennent la localité sous leur contrôle.
"Nous voulons juste répondre aux provocations des anti-Balakas, alors que nous étions cantonnés", a-t-il déclaré à Xinhua au téléphone.
Des combats similaires ont été signalés sur deux fronts à 75 km de la ville route menant vers Bossangoa (nord) et à 10 km sur l'axe Bozoum-Bouar.
"Il y a des combats intenses dans ces deux localités. Le bilan n'est pas encore connu, alors qu'il y a la presence des soldats de la MISCA dans la ville de Bozoum", a arrporté Barthélémy Mondene, secrétaire général de la préfecture.
La Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), force africaine chargée d'aider à restaurer la paix et la sécurité dans le pays, saisie sur les affrontements à Dékoa et à Bozoum, a juste promis de se prononcer sur la question, après la compilation des informations.
Ces attaques interviennent au moment où les anti-Balakas et ex- Séléka se sont engagés à mettre un terme à leurs hostilités afin de permettre un retour à la paix à Bangui et d'autres villes du pays.
C'est dans la dynamique dans laquelle sont notamment inscrits les principaux responsables de l'ex-coalition rebelle réunis au sein du Comité militaire de crise piloté par Aubin Issa Issaka, ancien directeur général de la sécurité présidentielle de Michel Djotodia.
"La coalition Séléka est résolument engagée pour la paix et l'unité nationale", a déclaré jeudi à Xinhua le général Aubin Issa Issaka.
Aux dernières nouvelles, au moins 15 véhicules militaires des ex-rebelels seraient venus de Kaga-Bandoro pour renforcer leurs compagnons d'armes dans la ville de Dékoa.