Dernière mise à jour à 15h17 le 17/08
L'impasse politique se poursuit en Guinée-Bissau à propos de la nomination du Premier ministre après la dissolution mercredi du gouvernement dirigé par Domingos Simoes Pereira.
Le président de la République, José Mario Vaz, a demandé vendredi soir au parti au pouvoir, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée Cap-Vert (PAIGC), de lui proposer un nom pour occuper le poste de Premier ministre, tanis que le PAIGC campe toujours sur sa position, reconduisant son président Domingos Simoes Pereira, le Premier ministre limogé.
Selon les statuts du PAIGC, c'est le président du parti qui doit occuper les fonctions de Premier ministre.
Dans le cadre des consultations, le président avait également reçu quatre autres partis politiques ayant une représentation parlementaire. Mais, tous ont indiqué que c'est au PAIGC de proposer un Premier ministre, comme stipulé dans la constitution bissau-guinéene.
"Il faut respecter la constitution de la République, rendre le pouvoir au parti vainqueur des élections législatives", a déclaré Florentino Mendes Pereira, secrétaire général du Parti de la Rénovation Sociale, deuxième force politique du pays.
De son côté, le président du Parti de la Convergence Démocratique, Vicente Fernandes, a soutenu que la volonté populaire doit prévaloir et qu'il faut "rendre le pouvoir au PAIGC".
Agnelo Regala, président de l'Union pour le Changement, a défendu le même point de vue en affirmant que le parti vainqueur des élections, doit former le gouvernement. Il s'est en outre déclaré contre l'organisation d'élections législatives anticipées comme alternative.
Pour sa part, Cirilo Mama Saliu Djalo, secrétaire général du PND, a appelé à la continuité avec le PAIGC.
Selon le professeur de la Faculté de Droit de Bissau, Evaristo Vieira, "les statuts du PAIGC doivent être respectés" et "en cas de blocage la dissolution du parlement s'impose et donc le Président doit procéder à des élections législatives anticipées".
La Ligue guinéenne des Droits de l'homme a imputé la responsabilité de la crise au chef de l'Etat, José Mario Vaz.
"Le président de la République, José Mario Vaz a pris une décision prématurée", a déclaré son porte-parole, Alex Bassucko.
Le réseau des Femmes pour la Paix et la Sécurité dans la CEDEAO, a organisé samedi une manifestation pacifique en faveur de la paix et de la stabilité en Guinée-Bissau.
"L'objectif est d'appeler à une plus grande compréhension entre les titulaires des organes de souveraineté", a déclaré la présidente du réseau, Elisa Tavares Pinto.
De même, le président de la Commission Nationale des Droits Humains, Aida Indjai Fernandes, a affirmé qu'"il faut respecter la volonté du peuple".
Le ministre sortant de l'Economie et des Finances, Geraldo Martins, a réfuté toutes les allégations de détournement de fonds, faites par le chef de l'Etat, José Mario Vaz.
"Les comptes du président José Mario Vaz sont erronés", a-t-il affirmé.
La crise politique qui a engendré la dissolution du gouvernement, est née des divergences entre le président de la république et son Premier ministre, qui appartiennent tous deux au même parti, le PAIGC.
Le président Vaz a pris sa décision de dissoudre le gouvernement, contre l'avis de son parti, de la société civile, des syndicats, et malgré les appels au dialogue des représentants de la communauté internationale.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a fait valoir qu'une crise sérieuse risque de saper les progrès réalisés depuis le rétablissement de l'ordre constitutionnel en Guinée-Bissau après les élections de 2014.