Dernière mise à jour à 08h34 le 21/03
La République démocratique du Congo (RDC) a extradé dimanche vers le Rwanda un important suspect lié au génocide, Ladislas Ntaganzwa, qui est arrivé à bord d'un avion onusien à Kigali dans l'après-midi.
M. Ntaganzwa, qui a été inculpé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour des crimes liés au génocide de 1994, fait partie des 10 fugitifs les plus recherchés soupçonnés d'être impliqués dans les tueries, qui ont coûté la vie à plus de 800 000 Tutsis et Hutus modérés.
Le suspect, qui est arrivé à l'aéroport international Kigali à bord d'un avion de l'ONU, est l'un des quelques fugitifs qui faisait l'objet d'une récompense de 5 millions de dollars pour son arrestation.
La justice du Rwanda a reçu Natagazwa, qui avait été arrêté à la fin de l'an dernier au Congo-Kinshasa et doit être présenté devant le tribunal dans dix jours, selon les procureurs rwandais.
S'adressant aux journalistes, Faustin Nkusi, le porte-parole du procureur du Rwanda, a indiqué que le pays était prêt à poursuivre Ntaganzwa devant la chambre des crimes internationaux de la Haute Cour du Rwanda pour les crimes dont il est accusé.
"Nous remercions le gouvernement congolais pour sa coopération dans cette affaire. Ntaganzwa est accusé de participation au génocide, d'incitation directe et publique à commettre un génocide ainsi que d'extermination, de meurtre et de viol en tant que crime contre l'humanité", a-t-il expliqué.
Selon l'inculpation du TPIR visant Ntaganzwa en 1996, il a participé à un plan pour exterminer la minorité Tutsi dans sa commune de Nyakizu de la fin de 1990 jusqu'à juillet 1994.
Pendant le génocide de 1994, Ntaganzwa était le maire de la commune de Nyakizu dans l'ancienne préfecture de Butare, au sud du Rwanda et était à la tête du parti au pouvoir du Mouvement national républicain pour la démocratie et le développement dans la commune.
Les plus importants fugitifs ayant échappé à la justice pendant près de deux décennies incluent Felicien Kabuga, le financier présumé du génocide, Protais Mpiranya, ancien commandant des gardes présidentiels et l'ancien ministre de la Défense Augustin Bizimana.
Les procureurs du Rwanda estiment que le Zimbabwe et le Congo-Kinshasa font partie des pays qui rechignent le plus à livrer les génocidaires présumés.
Depuis 1994, l'est du Congo-Kinshasa, où Ntaganzwa a été arrêté, a représenté un refuge pour les auteurs et cerveaux encore en fuite du génocide de 1994.
Actuellement, sept personnes accusées de génocide ont été extradées par l'Ouganda, le Canada, les Etats-Unis et la TPIR pour être jugées au Rwanda.