Dernière mise à jour à 08h47 le 13/04
Le Burundi est à pied d'œuvre pour la mise en place d'une politique nationale de sécurité en vue de pouvoir faire face aux problèmes environnementaux et sanitaires découlant d'une mauvaise utilisation des produits chimiques, a affirmé mardi Jérôme Karimumuryango, expert national des polluants organiques persistants (POPs).
Dans un entretien accordé mardi à Xinhua en marge d'une cérémonie de lancement d'un projet de renforcement des capacités nationales pour la mise en oeuvre de SAICM (approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques) au Burundi, l'expert Karimumuryango, a précisé que cette situation relève principalement de la problématique de la pollution de l'eau, du sol et de l'air.
Subsidiairement, a-t-il fait remarquer, la mauvaise utilisation des produits chimiques au Burundi, entraîne fréquemment des problèmes de santé, au niveau de la santé humaine et animale.
"Les réponses ultimes pour faire face à ces défis environnementaux et sanitaires au Burundi, est la mise en place d'une politique nationale de gestion des produits chimiques, l'élaboration d'un plan d'action de gestion des produits chimiques et la mise en place d'un forum national de concertation entre toutes les parties prenantes concernées par la gestion des produits chimiques", a-t-il souligné.
"Au niveau de l'industrie, l'on doit veiller à ce que la fabrication soit telle qu'il n'y ait pas d'impact négatif des produits transformés sur la santé des travailleurs ; et, la même attention doit être observée au cours des étapes de transport et de stockage pour éviter des impacts négatifs sur la santé humaine et environnementale", a-t-il prévenu.
En ce qui concerne l'utilisation des produits chimiques, a-t-il recommandé, le Burundi doit mettre un accent particulier sur la recherche des voies et moyens pour éliminer les résidus (restes des produits non utilisés), en vue d'éviter que ceux-ci "affectent négativement" la qualité de l'eau, du sol et de l'air.
Cette politique nationale de sécurité chimique, a-t-il révélé, devra renfermer également deux axes importants, à savoir celui du recyclage des emballages des produits chimiques, et celui d'élimination des produits périmés au bout de la chaîne de fabrication, de distribution et de commercialisation.
Cet expert national des Pops, en a profité pour attirer l'attention des autorités sur le fait que la sécurité chimique de la ville de Bujumbura est menacée par la pollution du lac Tanganyika, qui lui est riveraine.
En effet, a-t-il expliqué, jour pour jour, les eaux usées provenant des industries implantées dans cette municipalité urbaine de Bujumbura depuis plus d'un siècle, sont rejetées directement dans le lac Tanganyika, source la plus importante d'eau dont dispose le Burundi. Le lac Tanganyika est aussi une des réserves les plus grandes d'eau douce que le monde possède.
Le développement de ce projet devrait faire avancer le Burundi dans une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques, a-t-il renchéri, en faisant remarquer que les questions de gestion des produits chimiques sont encore nouvelles au Burundi.
L'expert a souligné en effet que ce n'est qu'en 1989, que le Burundi, s'est doté, pour la toute première fois de son histoire, d'un ministère de l'environnement.