Dernière mise à jour à 08h48 le 21/07
Le chef du gouvernement tunisien Habib Essid a confirmé mercredi soir, lors d'un entretien exclusif avec une chaîne tunisienne privée, avoir reçu des pressions pour démissionner de son poste afin de laisser la voie à un gouvernement d'union nationale, une initiative émanant du président de la République Béji Caïd Essebsi.
"La démission constitue pour moi une décision irrévocable malgré plusieurs pressions exercées par certains intermédiaires (...) un guerrier ne doit jamais fuir le champ de bataille", s'est exprimé le Chef du gouvernement tunisien.
Durant toutes les 43 ans de sa carrière au sein de l'administration tunisienne, a-t-il assuré, "je n'ai jamais démissionné pour ainsi fuir à mes responsabilité; j'ai refusé aujourd'hui tout de même du fait que ma mission est de servir la patrie".
Concernant sur sa relation avec le président de la République, M. Essid a révélé que le chef d'Etat "n'a jamais exprimé d'une façon explicite que ma démission coule dans l'intérêt de l'Etat".
En fait, la démission volontaire était une option parmi quatre dont la motion de censure par au moins 30 députés, le vote de confiance pour poursuivre la mission gouvernementale ou encore une demande personnelle du président de la République au nom de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour voter la confiance au gouvernement.
"En se référant à la Constitution, j'ai opté pour le recours à l'Assemblée pour solliciter un vote de confiance relatif à la poursuite de l'activité du gouvernement", a souligné le Premier ministre tunisien.
Cette décision, selon M. Essid, est la plus facile à réaliser et aboutira à un processus de transition vers l'initiative du président de la République, "le plus court et moins complexe".
Revenant sur cette initiative, le chef du gouvernement a estimé que le choix du cadre temporel était inapproprié puisqu'elle a été annoncée en période estivale, en plein Ramadan (mois sain pour la communauté musulmane) et surtout dans une conjoncture locale et régionale marquée par une sérieuse menace extrémiste.
De plus, le chef du gouvernement a reconnu ne pas être au courant à temps de l'initiative de former un gouvernement d'union nationale.
"On aurait pu mieux faire et avoir un plus large champ de manœuvre là-dessus si jamais des concertations furent déclenchées au préalable", a-t-il regretté.
L'ARP a effectivement reçu une demande officielle du Chef du gouvernement sollicitant un vote de confiance dont la date n'a pas encore été fixée.
Habib Essid devra bénéficier d'une majorité absolue soit 109 voix favorables, pour pouvoir se tenir à son poste. Sinon, son gouvernement sera réputé démissionnaire.