Dernière mise à jour à 08h28 le 05/12
La CEDEAO a menacé dimanche de sanctions collectives et individuelles les acteurs politiques qui ne respectent pas l'accord Conakry, signé en 2016, sous les auspices du président guinéen Alpha Condé.
Cette menace a été proférée dimanche devant la presse, par la mission de haut niveau de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à l'issue d'une visite de deux jours à Bissau.
"La CEDEAO se réserve le droit de sanctionner ceux qui ne veulent pas respecter l'accord de Conakry, et de désengager sa force militaire dans le pays", a déclaré le chef de la mission, le ministre des Affaires Étrangères du Togo, Robert Dussey.
Cette décision, a-t-il précisé, sera adoptée lors du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO prévu le 16 décembre.
"Nous avons constaté lors des contacts un manque de volonté des acteurs politiques bissau-guinéens pour mettre en œuvre l'accord de Conakry", a souligné Robert Dussey.
Cet accord prévoit la nomination d'un Premier ministre de consensus et la formation d'un gouvernement avec des représentants des partis ayant des élus à l'Assemblée nationale.
L'application de cet accord de sortie de crise se heurte à un refus du chef de l'Etat bissau-guinéen qui persiste à nommer un Premier ministre sans l'aval du PAIGC et de ses alliés, majoritaires au parlement, comme le prescrit la constitution.
La mission de haut niveau de la CEDEAO, composée des ministres des Affaires étrangères du Togo, du Sénégal, de la Guinée-Conakry et de la Sierra Leone et du président de la Commission de la CEDEAO, a exigé le respect des accords de Bissau et de Conakry et la tenue d'élections législatives en mai 2018.
La mission a fait l'éloge de la position de non intervention des forces armées au cours de la crise politique actuelle.
Au cours de son séjour, la mission s'est réunie séparément avec les partis d'opposition ayant un siège au parlementaire et un groupe de 15 députés expulsés du PAIGC (parti Africain de l'Indépendance de Guinée et Cap-Vert).
De même, elle a rencontré le chef de l'Etat, José Mario Vaz, le président de l'Assemblée nationale, Cipriano Cassamá et le Premier ministre, Umaro Cissoko Embalo.