Dernière mise à jour à 15h04 le 11/11
Le président chinois, Xi Jinping, a quitté Beijing vendredi pour assister à la 25e Réunion des dirigeants économiques de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) au Vietnam, attirant l'attention sur l'apport possible de nouveaux concepts et mesures par la deuxième plus grande économie à l'Asie-Pacifique.
La Chine a organisé avec succès deux sommet de l'APEC - à Shanghai en 2001 et à Beijing en 2014. Le sommet de cette année à Da Nang, au Vietnam, marque la première conférence internationale multilatérale pour M. Xi depuis le 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) en octobre.
Durant le congrès, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère a attiré l'attention, et la "construction d'une communauté de destin pour l'humanité" figurait parmi les 14 principes fondamentaux.
Les appels de la communauté internationale à des efforts conjoints pour faire face aux défis et renforcer la gouvernance économique sont de plus en plus nombreux, alors que le monde reste empêtré dans un bourbier économique et confronté aux risques croissants du protectionnisme et de l'unilatéralisme.
Selon des analystes, l'engagement de la Chine à bâtir une communauté de destin pour l'humanité n'est pas limité à la diplomatie et à la sécurité. En réalité, il s'incarne d'abord dans la gouvernance économique régionale, en particulier en Asie-Pacifique.
Créée en 1989, l'APEC, l'un des plus influents mécanismes pour promouvoir la coopération économique en Asie-Pacifique, regroupe les pays de la région la plus économiquement dynamique au monde.
Ses 21 économies membres représentent environ 40% de la population mondiale, ainsi que 60% du PIB et 48% du commerce de la planète.
"Les économies de l'APEC ont grandement besoin de stimuler le développement commun en 'favorisant un nouveau dynamisme et en créant un avenir partagé', ce qui est le thème du sommet de cette année", explique Zhao Gancheng, de l'Institut des études internationales de Shanghai.
"Réduire les obstacles au commerce et à l'investissement et promouvoir l'efficacité des accords bilatéraux et multilatéraux sur le libre-échange sont les missions de l'APEC depuis sa fondation", note M. Zhao.
Au début du mois, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que la Chine espérait voir la réunion de l'APEC à Da Nang suivre la tendance générale d'ouverture et de développement dans la région Asie-Pacifique, déboucher sur de nouvelles forces motrices dans la région, renforcer la connectivité et fixer une nouvelle vision pour la coopération future.
Les attentes correspondent à la feuille de route fixée lors du sommet de l'APEC à Beijing, qui a vu les dirigeants de l'APEC adopter un plan pour promouvoir la connectivité régionale d'ici 2025, et les membres de l'APEC parvenir à un consensus sur le lancement d'une étude stratégique conjointe concernant la Zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique (FTAAP), marquant le lancement officiel du processus de la FTAAP.
Selon Bai Ming, chercheur à l'Académie chinoise de commerce international et de coopération économique, la feuille de route est progressivement mise en oeuvre via la signature de davantage d'accords multilatéraux de libre-échange.
En Chine, par exemple, le nombre de zones de libre-échange pilotes est passé d'une seule en 2014 à 11 aujourd'hui. Ces zones réparties à travers le pays ont facilité la connectivité avec l'Asie-Pacifique, estime M. Bai.
En outre, pour M. Zhao, l'initiative "la Ceinture et la Route", une plate-forme inclusive de coopération visant à renforcer les liens entre les régions et pays concernés, est très importante et attrayante pour les économies membres de l'APEC.
La Chine a joué un rôle positif dans la création d'intérêts partagés pour les économies régionales tout en se développant au travers de propositions telles que la Banque asiatiques d'investissement pour les infrastructures (BAII) et le Fonds de la Route de la soie.
Les investissements en outre-mer du fonds de la Route de la soie ont dépassé 6 milliards de dollars.
La Chine promeut depuis quelques années son concept de gouvernance économique mondiale, appelant à des efforts pour accroître la représentativité et la voix des marchés émergents et des pays en développement, afin d'assurer que tous les pays jouissent d'opportunités et de droits égaux et respectent des règles identiques dans la coopération économique internationale.
Les analystes sont convaincus que la réunion de l'APEC à Da Nang illustrera le fait que la Chine continue à traduire ses concepts en actions, offrant ainsi davantage de bénéfices à l'Asie-Pacifique et au monde.
"La Chine deviendra à l'avenir un leader de la mondialisation économique, aidant à faire du système de gouvernance économique mondiale un mécanisme équitable et bénéfique pour tous", souligne M. Bai.