Dernière mise à jour à 10h22 le 11/11
A 500 jours avant l'échéance du 29 mars 2019, le Brexit a fait vendredi la moitié du chemin, alors que les négociateurs des deux côtés de la Manche ont tenté en vain de donner les progrès longtemps attendus au sixième cycle des négociations, faisant craindre une impasse en Europe.
LE TEMPS S'EPUISE, TOUT COMME LE VOCABULAIRE DE BARNIER ET DAVIS
« N'attendez pas aujourd'hui, dans l'état actuel des choses, des annonces ou de grandes décisions. Les discussions de ces derniers jours sont entre deux Conseils européens, à un moment d'approfondissement, de clarification, de travail technique », a déclaré aux journalistes le négociateur en chef de l'Union Européenne (UE) pour le Brexit, Michel Barnier.
« Seuls assez de progrès sincères et de vrais progrès sur les trois sujets de cette négociation, permettront le lancement de la deuxième phase de nos négociations », a-t-il réaffirmé, ne réussissant à ajouter que « sincères et vrais » pour éviter des redondances avec ses précédents discours.
Les trois sujets essentiels en question sont les droits des citoyens, la résolution financière et la frontière irlandaise, selon M. Barnier.
Le temps file, mais l'impasse demeure.
« C'est une entreprise sérieuse. Si nous voulons avancer, les deux parties doivent faire preuve de flexibilité et de pragmatisme comme l'a également souligné Michel, je pense », a déclaré le secrétaire britannique au Brexit, David Davis, lors de la conférence de presse conjointe avec M. Barnier au siège de l'UE.
Comme son homologue, son vocabulaire « flexibilité et pragmatisme » semble également sec et n'a réussi qu'à ajouter : « C'est une entreprise sérieuse », ce qui ne le rend pas plus persuasif.
Lancé jeudi à Bruxelles, le sixième cycle des négociations sur le Brexit se déroule à mi-chemin du processus : 505 jours depuis le référendum et 505 jours avant le départ officiel attendu de la Grande-Bretagne de l'UE.
DES PROGRES SUR DES SUJETS IMPORTANTS MAIS AU COMPTE-GOUTTES
« Concernant les droits des citoyens, nous observons des progrès ; nous devons travailler davantage sur un certain nombre de points. Les Royaume-Uni souhaite mettre en place des procédures administratives au travers desquelles les citoyens de l'UE peuvent obtenir « des statuts négociés ». L'UE a eu besoin de garantie sur la façon dont un tel système fonctionnera : il devra être simple à utiliser et à faible coût. Nous avons eu également besoin de garantie sur la façon dont les gens peuvent efficacement faire appel », a souligné M. Barnier.
« Il existe quelques domaines dans lesquels nos citoyens ont besoin de voir d'autres progrès et des actions de l'Union Européenne...Mais si c'est hors du champ, nous discuterons du problème au niveau bilatéral avec les Etats membres », a fait savoir M. Davis.
Concernant la frontière irlandaise, M. Davis a déclaré que la Grande-Bretagne reconnaît le besoin de solutions spécifiques pour les circonstances uniques de l'Irlande du Nord, mais a souligné que « ceci ne peut vouloir dire la création d'une nouvelle frontière à l'intérieur de notre Royaume-Uni », prônant plus d'esprit de pragmatisme, de créativité et avec un degré élevé de sensibilité politique des deux parties.
Quant à la solution financière, M. Barnier a déclaré que les deux parties « doivent désormais travailler sur la traduction précise des engagements formulés dans le discours à Florence de la Première ministre britannique », la qualifiant de condition impérative pour obtenir suffisamment de progrès en décembre.
« Sur ce sujet, je répète qu'il s'agit seulement, comme lors de toute séparation, de clôturer les comptes », a-t-il rappelé.
Les négociations tant attendues sur le Brexit ont été lancées le 19 juin, près d'un an après le vote britannique en faveur du Brexit le 23 juin 2016.
Mme May a envoyé une lettre de notification à l'UE en mars, provoquant le compte à rebours de deux ans du retrait du royaume du bloc européen, après plus de 44 ans d'adhésion.