Dernière mise à jour à 09h12 le 12/01
Plus de 600 individus ont été arrêtés dans les heurts entre manifestants et agents de l'ordre dans une dizaine de provinces tunisiennes, bien que les affrontements aient perdu de l'intensité par rapport aux deux premières nuits depuis lundi, a-t-on appris du ministère de l'Intérieur se référant à un bilan actualisé.
Selon la même source, de jeunes manifestants ont tenté de s'introduire en force dans des établissements de souveraineté tels qu'un tribunal à Siliana (nord-ouest) avant de cibler des agents de l'ordre par des cocktails Molotov. A Kasserine, des témoins ont confirmé jeudi à Xinhua le retrait des forces sécuritaires, après avoir vu leur district prendre feu dans la localité de Thala, les soldats de l'armée y prenant le contrôle.
Vers le sud-est du pays, l'île de Djerba - qui abrite la Synagogue juive de la Ghriba - a enregistré également des heurts dans la nuit de mercredi à jeudi où une école juive a été attaquée par des jeunes manifestants cagoulés avant d'être ciblée par des cocktails Molotov. L'intervention rapide des forces de l'ordre, raconte un témoin sur place, a pu éviter la dégénération de la situation.
La vague de protestation contre la cherté de la vie, la dégradation du pouvoir d'achat, ainsi que certaines dispositions d'austérité incluses dans la nouvelle loi de finances (majoration des taxes, hausse des prix de certains produits, etc) survient à quelques jours de la célébration du septième anniversaire de la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier 2011 mais surtout à quelques mois des élections municipales prévues pour le 6 mai 2018, une échéance très attendue par les Tunisiens et la première en date après le soulèvement de 2011.