Dernière mise à jour à 08h41 le 16/01
Dimanche, le ministre éthiopien des Affaires étrangères Workeneh Gebeyehu a quitté Addis-Abeba pour effectuer une visite à son pays voisin, le Soudan.
Cette visite du chef de la diplomatie éthiopienne intervient dans un contexte de la dégratation des relations entre le Soudan et l'Erythrée, principal pays rival de l'Ethiopie, après la fermeture récente par le Soudan de sa frontière orientale avec ce pays au bord de la mer Rouge.
Selon le ministère éthiopien des Affaires étrangères, M. Gebeyehu discutera avec les responsables soudanais des méthodes pouvant renforcer les relations bilatérales en matière de politique, d'économie et de vie sociale.
Avant la visite de M.Gebeyehu au Soudan, le chef d'état-major soudanais, le lieutenant-général Emad al-Din Mustafa Adawi s'était rendu en Ethiopie et discuté avec le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn des dossiers relatifs à la sécurité régio.
La décision soudanaise de fermer sa frontière a été prise suite aux informations révélant que l'Egypte et les Emirats arabes unis (EAU) avaient mis en place un camp militaire en Erythrée.
M. Gebeyehu avait également effectué une visite officielle aux EAU la semaine dernière.
Les relations diplomatiques entre l'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte sont fortement liées au partage des ressources hydrauliques du Nil, qui prend sa source en Ethiopie et traverse les trois pays susmentionnés.
Le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) sur le fleuve est considéré comme le plus grand barrage en Afrique, qui, une fois les travaux terminés, pourra réserver un volume d'eau s'élevant à 74.000 millions de mètres cubes. Sa construction est devenue un dossier majeur entre les trois pays depuis le début des travaux en avril 2011 avec un coût de construction de l'ordre de 80 milliards de birrs (quelque 4,7 milliards de dollars).
L'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte ont mis en place en 2012 une commission tripartite visant à renforcer leur compréhension et évaluer les éventuels avantages et impacts sur les trois pays.
L'Ethiopie et le Soudan avaient conclu un protocole d'accord en vue d'intensifier la coopération sécuritaire et militaire dans la lutte contre le terrorisme.
L'Ethiopie et le Soudan ont également atteint des consensus sur la construction du barrage éthiopien, pour laquelle l'Egypte a toutfois exprimé ses préoccupations par crainte de l'impact potentiel sur le partage de l'eau du fleuve.