Dernière mise à jour à 08h27 le 28/12
L'année 2017 est une année spéciale tant pour la Chine que pour la France. La France a organisé ses élections présidentielles et ses législatives, tandis que le Parti communiste chinois (PCC) a tenu son XIXe Congrès, événements qui ont tous deux retenu l'attention mondiale, selon le magazine en français "LA CHINE au présent".
Mais l'importance du calendrier politique n'est pas le seul point commun. La Chine et la France se focalisent aussi sur deux grands thèmes qui sont la réforme et la mondialisation, jusqu'à avoir des positions parfaitement identiques, en particulier sur la défense de la mondialisation. Ce rapprochement laisse à penser que la prémisse majeure des relations sino-françaises dans les cinquante prochaines années avait déjà été finalisée en 2014, c'est-à-dire au moment du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Plus précisément, cette prémisse va dans le sens d'"une nouvelle ère marquée par la volonté commune de créer un partenariat global stratégique étroit et durable entre la Chine et la France" et d'"unir le rêve chinois et le rêve français pour construire ensemble un rêve sino-français". Ce thème principal accompagne également l'ensemble du processus d'interaction sino-française en 2017.
Confiance mutuelle sur le plan politique : récoltes à multiples niveaux
Les échanges politiques entre la Chine et la France peuvent être subdivisés en rencontres gouvernementales de haut niveau, conférences internationales intergouvernementales, échanges et coopérations en matière de sécurité militaire et interactions urbaines. En 2017, les relations sino-françaises progressent avec stabilité dans tous ces domaines et ont globalement réussi à afficher une tendance au mieux.
Les rencontres gouvernementales de haut niveau sont multiples. En plus de deux appels officiels, le président chinois Xi Jinping et le nouveau président français Emmanuel Macron se sont entrevus pour la première fois lors du Sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne. À cette occasion, le président Macron a fixé sa visite d'État en Chine pour début 2018.
En février 2017, Bernard Cazeneuve, alors premier ministre, a effectué une visite en Chine, au cours de laquelle il a assisté, avec son homologue chinois Li Keqiang, à la signature des documents de coopération sino-française en matière d'énergie nucléaire, de recherches scientifiques, de réponse au vieillissement de la population et dans d'autres domaines. Les deux parties étaient également parvenues à un accord portant sur la reconnaissance réciproque du permis de conduire. Enfin, au cours de la promotion mondiale de la ville-modèle écologique sino-française de Wuhan, M. Cazeneuve a également exprimé l'espoir de renforcer la coopération sino-française dans le domaine industriel et de relier le "Fabriqué en Chine 2025" et le projet français "Industrie du Futur". D'ailleurs, l'entrevue entre la vice-premier ministre chinoise Liu Yandong et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault lors de la 4e session du Mécanisme sino-français de dialogue de haut niveau sur les échanges humains, puis celle entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, ont été toutes deux fructueuses.
La fréquence des rencontres gouvernementales de haut niveau a donc assuré le développement stable de la direction générale des relations sino-françaises.
Les relations ont aussi gagné en profondeur grâce aux conférences internationales intergouvernementales. Les trois grands mécanismes de haut niveau entre la Chine et la France : les échanges humains et culturels, le dialogue stratégique, ainsi que le dialogue économique et financier ont tous été bien mis en application.
Beijing, Le Forum de "la Ceinture et la Route" pour la coopération internationale, qui s'est tenu du 14 au 15 mai à Beijing, coïncidait avec l'entrée en fonction du nouveau président français Macron. Il a donc spécialement confié le soin à l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin de se rendre à Beijing en tant qu'émissaire spécial et de remettre une lettre au président Xi afin de transmettre le message d'une relation sino-française marquée par "l'amitié, le respect réciproque et l'indépendance". M. Raffarin a déclaré que le président Macron pensait que les deux pays renforceraient leur partenariat dans des domaines tels que l'aviation, l'énergie, les soins médicaux et la protection de la santé, ainsi que les villes intelligentes. Macron envisagerait aussi de collaborer avec la Chine pour investir en Afrique.
En matière d'échanges et de coopération sur la sécurité militaire, le 13e Dialogue stratégique de défense Chine-France s'est déroulé avec succès. En octobre, la 26e flotte d'escorte de la Marine chinoise a effectué une visite amicale au port militaire de Toulon. En dépit des opportunités moins nombreuses dans le passé, les échanges et la coopération en matière de sécurité militaire entre les deux parties ne cessent de progresser de façon régulière ces dernières années, dans la prémisse majeure d'un partenariat global stratégique.
En ce qui concerne les interactions urbaines, elles sont caractérisées par un nombre croissant de jumelages entre des villes chinoises et françaises, et des échanges plus fréquents au niveau municipal. En février, Shenzhen a conclu un jumelage avec les Yvelines, un grand département industriel de l'Île-de-France, pour promouvoir une coopération innovante dans des secteurs piliers tels que l'automobile et l'aéronautique. En mai, l'arrondissement Suxian de Chenzhou (Hunan) et Moustiers Sainte-Marie ont été jumelés, tout comme Yueyang (Hunan) et Sainte-Foy-La-Grande (Bordeaux) un mois plus tard, ainsi que la nouvelle zone de la côte ouest de Qingdao et Auch en août. Les échanges étroits entre ces villes ont jeté les bases de la coopération économique, commerciale et culturelle.
Secteurs économique, commercial et technoscientifique : montée en gamme
La priorité des priorités dans la coopération sino-française demeure l'économie et le commerce, les sciences et technologies, ainsi que les échanges humains et l'éducation. Au fur et à mesure de la montée en gamme industrielle et de l'avancement de l'initiative des nouvelles Routes de la soie, la coopération sino-française dans les domaines économique, commercial et technoscientifique a également affiché une tendance allant du bas de gamme vers le haut de gamme. En 2017, la coopération sino-française dans ces domaines se focalise non seulement sur les hautes technologies (aéronautique, aérospatiale et énergie nucléaire), mais elle se révèle aussi fructueuse dans l'industrie numérique, les énergies nouvelles, la finance verte, la valeur de la marque et les droits de propriété intellectuelle.
La coopération dans l'énergie nucléaire a connu un développement prometteur. En mai, la partie principale du projet de la centrale nucléaire de Hinkley Point a officiellement débuté au Royaume-Uni, grâce aux investissements conjoints de la China General Nuclear Corporation (CGN) et d'EDF de France. Autant dire un bel exemple gagnant-gagnant tripartite : la Chine, la France et le Royaume-Uni.
La France étant une grande puissance européenne dans l'aéronautique et l'aérospatial, la coopération sino-française dans ces domaines est toujours une priorité. En janvier, le Centre de technologie et d'ingénierie pour l'utilisation de l'espace, relevant de l'Académie des sciences de Chine, et Novespace, filiale du Centre national d'études spatiales, ont signé un accord de coopération. Quatre mois plus tard, la 11e réunion de la Commission conjointe sino-française sur la coopération spatiale a eu lieu à Paris, autour de sujets comme les sciences de la terre, les sciences spatiales, le changement climatique, la technologie spatiale, la sonde extra-atmosphérique, etc. Qui plus est, la réunion a défini la manière de mettre en œuvre l'Accord de Paris. Il s'agit d'élaborer ensemble, comme chefs de file, une feuille de route, pour que la technologie spatiale puisse s'appliquer à la recherche sur le changement climatique planétaire. En juin, le groupe de travail sino-français sur l'aviation civile a tenu sa 5e réunion à Paris, au cours de laquelle la Corporation de l'industrie de l'aviation chinoise a signé avec la compagnie Dassault Systèmes un accord conjoint de coopération dans la construction d'un centre d'innovation des industries sino-françaises, qui s'implantera dans le Parc des sciences de Zhongguancun à Beijing. Tout cela illustre bien la vitalité de la coopération bilatérale dans ces domaines.
Beijing, Quant aux nouveaux champs de coopération, ils commencent aussi à se faire remarquer. Par exemple, l'entreprise Huawei a contracté officiellement avec le gouvernement municipal de Valenciennes, dans la Région Hauts-de-France, un accord pour participer intégralement à la mise à jour du système global de surveillance vidéo de la sécurité publique de la ville, l'aidant à forger une ville intelligente et sécurisée. Citons aussi le constructeur automobile chinois BYD, qui a investi en France dans la construction d'usines de bus électriques, afin de promouvoir le développement de nouvelles sources d'énergie.
La culture numérique n'a pas été oubliée avec cinq entreprises françaises participant, en avril à Beijing, à la Conférence mondiale sur l'Internet mobile (GMIC 2017), marquant ainsi l'approfondissement de la coopération sino-française dans le secteur. Enfin, Kering, célèbre groupe de produits de luxe français, et Alibaba ont signé un accord en août visant à protéger conjointement les droits de propriété intellectuelle... Tout cela ne se cantonne pas à la coopération traditionnelle : ces exemples sont la preuve d'un véritable approfondissement de la coopération sino-française.
Dans le même temps, la coopération économique et commerciale entre la Chine et la France dans le cadre de l'initiative des nouvelles Routes de la soie ne cesse de s'accélérer. Le Forum asiatique Bo'ao a organisé une réunion à Paris en septembre intitulée "L'initiative des nouvelles Routes de la soie : Construire une synergie avec les politiques et stratégies de l'UE". Toujours en France, ces échanges se sont prolongés en octobre avec le 12e Forum économique sino-français et le 4e Forum européen sur la voie chinoise qui portaient respectivement sur la coopération économique et commerciale sino-française et la coopération sino-européenne dans le cadre de l'initiative des nouvelles Routes de la soie.
À la suite de la mise en service des trains de fret Chine-Europe reliant Wuhan et Lyon l'année dernière, le premier train Chine-Europe au départ de Lyon est arrivé, en février dernier, à Wuhan, chargé à bloc de pièces détachées d'automobiles et de vin rouge. Plus tard, le premier train Chine-Europe spécialisé dans la vente au détail, suite à une commande personnalisée du groupe français Décathlon, est parti en octobre de Wuhan à destination du port de Dourges dans le nord de la France, en passant par des pays riverains des nouvelles Routes de la soie, dont le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne et l'Allemagne. Couvrant un trajet de 10 815 km, la durée de transport a été réduite de 20 jours par rapport au transport maritime, tandis que le volume de marchandises a augmenté de 200%.
Culture et éducation : enrichissement mutuel et prospérité commune
Les échanges culturels et éducatifs, véritables points clés des relations sino-françaises, s'épanouissent toujours plus dans de nombreux domaines en 2017.
Selon les statistiques, le nombre de personnes qui apprennent le chinois en France a été multiplié par 16 en 10 ans. 44 000 collégiens et lycéens ont choisi d'apprendre le chinois, tandis que plus de 6 000 écoliers ont débuté leur cours de chinois dès l'école primaire. Le chinois est devenu la 4e seconde langue étrangère dans l'enseignement primaire et secondaire après l'espagnol, l'allemand et l'italien. Dans le même temps, la Chine est le pays d'origine du plus grand nombre d'étudiants étrangers en France, avec plus de 40 000 étudiants chinois.
Chaque année, les échanges dans le domaine du cinéma occupent une grande place dans les échanges culturels sino-français. En 2017, des films français ont été projetés dans des villes chinoises comme Dalian et Chengdu au cours du festival culturel Croisements, tandis que les cinéphiles français ont eu la chance de découvrir des films chinois comme Operation Mekong et Big Fish & Begonia à Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg et dans d'autres villes françaises, grâce au 7e Festival du cinéma chinois en France.
En outre, la Chine et la France maintiennent toujours des échanges étroits dans la coopération des musées et dans les échanges académiques. En septembre 2017 à Lyon, a eu lieu le 2e Forum culturel sino-français. Dans son message de félicitations, le président Macron a exprimé ses grandes espérances de voir s'approfondir la coopération et les échanges culturels entre les deux parties, et renforcer l'amitié entre les deux peuples. Lors de la cérémonie d'ouverture, Chen Zhu, vice-président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, a déclaré que l'amitié sino-française résultait du labeur inlassable des deux peuples et qu'elle constituait aussi une assise solide pour nos efforts conjugués et notre coopération sincère. "Utilisons la force majestueuse de l'ancienne Route de la soie et de la construction des nouvelles Routes de la soie, et conjuguons les efforts de gens aux couleurs, langues et croyances différentes sur le continent eurasiatique pour créer ensemble un avenir meilleur", a-t-il souligné.
Le 16 janvier 2017, la première soirée télévisée de variété Happy Chinese New Year a été présentée sur la scène du théâtre des Champs-Élysées sur l'avenue Montaigne, l'événement a attiré un large public. À l'heure actuelle, le personnel des deux pays a commencé à préparer la deuxième édition. L'admiration pour nos cultures réciproques et la tolérance permettront à la coopération et aux échanges culturels entre les deux pays d'aller plus loin.