Dernière mise à jour à 09h10 le 27/12
Mardi, l'ancien président péruvien, Alberto Fujimori, qui avait été condamné à vint-cinq ans de prison et que le président actuel, Pedro Pablo Kuczynski, a gracié, a demandé "pardon" pour les actes commis par son gouvernement.
L'annonce de la grâce "humanitaire" avait provoqué des manifestations.
Le soir de Noël, M. Kuczynski a invoqué l'état de santé de M. Fujimori pour lui accorder la grâce "humanitaire."
Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, M. Fujimori s'est adressé à la nation depuis son lit d'hôpital, où il est traité, selon un médecin, pour des affections qui ne mettent pas sa vie en danger.
"Je suis conscient que les résultats sous mon gouvernement ont, en partie, été bien accueillis, mais je reconnais que j'ai également déçu une partie de mes compatriotes. Je leur demande pardon du fond du cœur," a dit M. Fujimori.
M. Fujimori, 79 ans, a dirigé le pays en usant de méthodes tyranniques. Il a été condamné à 25 ans de prison pour avoir ordonné aux forces de sécurité de massacrer 25 personnes.
Un jour après l'annonce par M. Kuczynski de la grâce de M. Fujimori, des affrontements ont éclaté entre la police et des manifestants, qui ont été repoussés avec des gaz lacrymogènes.
Plusieurs législateurs de l'opposition soupçonnent que la grâce accordée est le signe d'un pacte conclu entre M. Kuczynski et des factions politiques conduites par Keiko Fujimori, fille de l'ancien président et chef du parti Force populaire (FP).
Suite à des révélations selon lesquelles des entreprises liées à M. Kuczynski avaient touché d'importants pots-de-vin versés par le géant de la construction brésilien, Odebrecht, le parti FP avait fermement soutenu une motion visant à ce que M. Kuczynski soit destitué pour "inaptitude morale".
La semaine dernière, le président Kuczynski a réussi à échapper à la destitution car le Congrès n'a pas réuni suffisamment de voix pour que la motion soit adoptée.