Dernière mise à jour à 08h25 le 26/12
Le dialogue de haut niveau entre le Parti communiste chinois (PCC) et des partis politiques du monde entier qui s'est conclu début décembre à Beijing, sous le thème "Travailler ensemble en vue d'une communauté de destin pour l'humanité et d'un monde meilleur : la responsabilité des partis politiques", ne cesse d'avoir des échos au Maroc, pays géographiquement loin mais économiquement de plus en plus approché de la Chine.
Le Parti authenticité et modernité (PAM), deuxième force politique marocaine, est prêt à apprendre des expériences de gouvernance du PCC, qui a réussi à combiner le maxisme et le socialisme avec les conditions spécifiques de la Chine. "Notre parti a la volonté de bien profiter des acquis historiques et conditions actuelles du Maroc pour construire un pays modernisé", a indiqué Ilyas El Omari, secrétaire général du PAM, lors d'une interview accordée récemment à Xinhua.
Deuxième plus grand parti au Parlement marocain et principal parti d'opposition, le PAM constitue une force majeure sur la scène politique du Maroc. Ces dernières années, les échanges entre le PAM et le PCC se sont remarquablement intensifiés, avec sept visites d'échange organisées pour les hauts cadres des deux partis en une seule année, a noté M. Omari.
Ce dernier est également président du conseil régional Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Cette région, considérée comme la base principale du PAM, ambitionne de parvenir à une croissance économique de 6% par an. A cet égard, le PAM tourne ses yeux vers la Chine.
La ville de Tanger, centre industriel en plein essor dans le nord du Maroc, a utilisé cette année des éléments chinois pour doper les recettes de l'économie locale. Une importance particulière est accordée à la Cité Mohamed VI Tanger Tech, qui permettra de créer 200.000 emplois dans les dix ans à venir, a ainsi déclaré à Xinhua Habib Belkouch, ancien secrétaire général intérimaire du PAM.
Ce projet, porté par la région, le groupe chinois HAITE et la banque marocaine BMCE, constitue un exemple de partenariat sino-marocain, dont les effets dépasseront le cadre de la région et bénéficieront à l'ensemble du royaume, a déclaré le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, à l'occasion de la signature d'un accord concernant la cité en mars 2017.
Sous les directives du souverain Mohamed VI, "le Plan d'accélération industrielle 2014-2020 a réservé un axe stratégique majeur au partenariat industriel Maroc-Chine", a ajouté M. Elalamy.
La création de la Cité Mohammed VI Tanger Tech s'inscrit en droite ligne de cette volonté royale et permettra la création de milliers d'emplois, un transfert de technologies de pointe, le renforcement de la compétitivité de l'économie nationale, tout en érigeant la région en plateforme économique à l'échelle continentale et internationale, a indiqué M. Omari.
Le développement de la coopération sino-marocaine suscite l'intérêt au plus haut niveau au Maroc, a affirmé M. Belkouch à Xinhua, alors que le nombre de touristes chinois dans le royaume chérifien augmente d'année en année et que ce pays peut constituer un relais économique et une plateforme pour la coopération Afrique-Chine grâce à sa spécificité géographique.
L'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" est une proposition importante pour le Maroc, qui s'engage à coopérer avec la deuxième puissance économique dans divers secteurs, a estimé Habib Belkouch.
D'après M. Omari, le récent dialogue organisé à Beijing a créé une plateforme de communication pour les dirigeants des partis politiques du monde, permettant à cette occasion d'avoir une connaissance systématique de l'esprit du 19e Congrès national du PCC.
Des observateurs politiques marocains ont également fait connaître leur intérêt pour ce dialogue de haut niveau. Selon Hamed El Ghali, professeur de sciences politiques à l'Université Cadi Ayyad à Marrakech, le discours prononcé par le président chinois Xi Jinping à l'occasion de cet événement offre une feuille de route claire pour un nouveau modèle de relations entre partis politiques.