Dernière mise à jour à 08h37 le 20/03
La Coordination du Système des Nations Unies, la délégation de l'Union Européenne et les ambassades d'Allemagne, des États-Unis et de France au Togo se sont prononcées lundi sur le dialogue politique inter-togolais qui a connu déjà deux suspensions après son ouverture le 19 février dernier.
Elles ont exhorté les protagonistes à notamment s'engager "sans délai" dans les discussions de fond sur les questions constitutionnelles et électorales et trouver "un accord sur un cadre démocratique rénové et consensuel".
C'est dans un communiqué conjoint, dont l'agence Xinhua a eu copie dans la capitale togolaise lundi, que ces représentations diplomatiques ont lancé ces appels.
D'abord, elles ont exprimé leur reconnaissance et leur soutien aux autorités ghanéennes qui apportent, dans le dialogue, leur médiation aux acteurs politiques togolais pour sortir de plus de six mois de crise politique depuis août 2017.
Dans le communiqué, elles ont indiqué qu'elles constatent néanmoins les difficultés auxquelles celui-ci fait actuellement face", avant de poursuivre avec un appel en trois points aux parties prenantes de ce dialogue.
Les cinq représentations appellent les parties, dans un premier point, "à respecter les engagements pris dans le cadre de la préparation et du déroulement des premières séances du dialogue inter-togolais qui a débuté le 19 février", et ensuite dans un second point, "à dépasser les positions de principe et à s'engager sans délai, dans l'intérêt de tous les Togolais, dans une discussion de fond sur les questions constitutionnelles et électorales, afin de parvenir à un accord sur les réformes dans le respect de l'État de droit et des dispositions légales et constitutionnelles en vigueur", et enfin, dans le troisième point, "à parvenir à un accord sur un cadre démocratique rénové et consensuel, afin que les électeurs togolais puissent exprimer un choix dans des élections libres et transparentes".
En effet, la deuxième suspension du dialogue inter-togolais, qui s'est tenu en présence du chef de l'Etat du Ghana et facilitateur, Nana Akufo-Addo, est intervenue le 23 février et sa reprise a été annoncée pour "une date qui sera décidée ultérieurement".
Lors de la réunion, d'après l'équipe de la facilitation du dialogue, les parties prenantes ont abordé les questions constitutionnelles et ont également évalué les mesures d'apaisement et de renforcement d'un climat de confiance.
La récente crise togolaise est née de la divergence de vues entre une coalition de 14 partis d'opposition et le gouvernement sur les réformes à opérer, concernant essentiellement la limitation du mandat présidentiel dans la Constitution togolaise.
La Coalition d'opposition exige le retour à la version originelle de la Constitution de 1992, contenant la limitation à deux du mandat présidentiel et le scrutin à deux tours, demande le vote des Togolais de l'étranger, la formation d'un gouvernement de transition et même le départ du président togolais Faure Gnassingbé dont le mandat en cours devra s'achever en 2020. Elle a rejeté, pour insuffisance, des propositions de modification de la Constitution actuelle par le gouvernement et qui introduisent la limitation du mandat présidentiel à deux et restaurent le scrutin présidentiel à deux tours.
L'opposition a soutenu ses exigences, depuis août 2017 jusqu'en février dernier, par plusieurs manifestations politiques qui mobilisaient des milliers de militants et sympathisants dans les rues à travers le pays.