Dernière mise à jour à 08h58 le 22/02
Après d'intenses travaux qui se sont achevés tard dans la nuit de lundi, le dialogue politique inter-togolais est interrompu pour trois jours et ne reprendra que vendredi, le 23 février.
Avec la médiation du président du Ghana Nana Akufo-Addo qui a suivi les travaux de bout en bout, les deux parties au dialogue, Union pour la république (UNIR, au pouvoir) et la Coalition de 14 partis d'opposition, sont parvenues à d'importantes décisions.
Les discussions ont porté notamment sur le caractère inclusif du dialogue et de son élargissement à d'autres acteurs, ainsi que sur la création d'un climat de confiance et apaisé nécessaires pour la poursuite du dialogue.
Ainsi, UNIR et la Coalition ont convenu d'élargir les discussions au gouvernement qui sera présent comme un groupe autonome et d'augmenter la représentation de la Coalition du même nombre de représentants que le gouvernement.
Selon un communiqué de la médiation sur les travaux, la rencontre a aussi abordé des questions en lien avec le retour à la Constitution de 1992 et a eu des interventions des deux parties, UNIR et la Coalition.
La même source rapporte que les préoccupations de la Coalition sur la création d'un climat de confiance ont été portées par le président ghanéen à son homologue togolais Faure Gnassingbé.
Dans ce sens, M. Gnassingbé a signé un décret d'amnistie en faveur de 45 sur 92 personnes dont la détention est en lien avec les manifestations politiques empreintes de violence et de destruction de biens publics et privés dans le pays.
Mais à l'endroit de sept autres personnes qui sont détenues dans le cadre d'une affaire d'incendie de marchés en 2013 et 2014 au Togo, le tribunal a été saisi et "planchera le 21 février sur leur mise en liberté sous caution", apprend-on.
La Coalition a favorablement accepté de suspendre ses manifestations de rue et a évoqué la nécessité pour le gouvernement d'arrêter l'organisation des élections législatives et locales envisagées en attendant des décisions du dialogue en lien avec les réformes institutionnelles et les élections dans le pays.
Pour rappel, la crise est née de la divergence de vues de la Coalition et du gouvernement sur les réformes à opérer et qui concernent essentiellement la limitation du mandat présidentiel dans la Constitution togolaise.
La Coalition exige le retour à la version originelle de la Constitution de 1992, contenant la limitation à deux du mandat présidentiel et le scrutin à deux tours, demande le vote des Togolais de l'étranger, la formation d'un gouvernement de transition et même le départ du président togolais Faure Gnassingbé dont le mandat en cours devra s'achever en 2020.
Elle a rejeté, pour insuffisance, de récentes modifications de la Constitution actuelle par le gouvernement et qui introduisent la limitation du mandat présidentiel à deux et restaurent le scrutin présidentiel à deux tours.
Ses exigences ont été soutenues, depuis août 2017, par plusieurs manifestations politiques qui avaient mobilisé des milliers de militants et sympathisants dans les rues à travers le pays.