Dernière mise à jour à 15h25 le 16/02
Le Ministère russe des affaires étrangères a annoncé le 15 février que 5 Russes avaient été tués lors d'une attaque lancée par les États-Unis en Syrie, première reconnaissance officielle de la mort de citoyens russes dans un incident qui risque de mettre à rude épreuve les relations déjà tendues entre la Russie et les États-Unis. La porte-parole du ministère, Maria Zakharova, a précisé que 5 citoyens russes avaient bien été tués le 7 février lors d'une frappe américaine dans la province orientale de Deir Ezzor, ajoutant qu'ils n'étaient pas militaires. C'est la première fois que des combattants russes en Syrie perdent la vie dans une attaque des États-Unis, constituant la confrontation tant redoutée que Moscou et Washington ont longtemps cherché à éviter.
Jusqu'au 15 février, les officiels russes et américains ont affirmé n'avoir aucune information sur les pertes russes dans le conflit, qui seraient intervenues lorsque les forces pro-gouvernementales ont attaqué les positions des combattants kurdes syriens soutenus par les États-Unis et subi une violente contre-attaque américaine. Les premiers rapports faisaient état de 15 Russes employés en Syrie par une compagnie de sécurité privée tués après qu'une explosion ait détruit un dépôt d'armes de leur base dans le pays, plus précisément à Tabiya Jazira.
D'après Rami Abdel Rahman, de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé en Grande-Bretagne, l'entreprise en question était chargée de « protéger les champs de pétrole et de gaz contrôlés par le régime syrien », et ce sont les armes de cette société qui ont été touchées par la frappe américaine. Les travailleurs russes accompagnaient les forces gouvernementales syriennes alors qu'elles progressaient vers les champs de pétrole et de gaz sur les rives de l'Euphrate contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (SDF), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par les États-Unis.
La mort confirmée des 5 Russes survient après que la coalition menée par les États-Unis contre les djihadistes ait frappé l'usine de Coneco la semaine dernière en représailles d'une attaque contre une base de SDF près du champ gazier de la rive orientale de l'Euphrate. Des dizaines de mercenaires russes auraient été tués dans l'attaque, un fait qui n'a pas été confirmé. De son côté, le gouvernement du Président syrien Bachar al-Assad a dénoncé ces frappes comme un « crime de guerre ». La coalition dirigée par les États-Unis a été créée en 2014 pour combattre le groupe État islamique en Syrie et en Irak, mais elle a déjà bombardé à plusieurs reprises les troupes loyales à Damas.