Dernière mise à jour à 09h24 le 05/02
Un groupe djihadiste en Syrie anciennement affilié à Al-Qaïda a affirmé le 3 février avoir abattu un avion de combat russe dans le nord du pays, utilisant apparemment un missile surface-air pour cibler l'appareil. D'après le Ministère russe de la défense et un groupe de surveillance, le pilote a été tué après s'être éjecté et avoir échangé des coups de feu avec des militants une fois arrivé au sol. C'est le groupe Hayat Tahrir al-Sham ou HTS, une puissante alliance rebelle qui s'est publiquement séparée d'Al-Qaïda l'année dernière, qui aurait utilisé un lance-missile portatif pour abattre le bombardier Su-25 alors qu'il volait bas au-dessus de la ville de Saraqeb, tenue par l'opposition.
Cette nouvelle a été confirmée par l'agence de presse russe Interfax, citant le Ministère de la défense, ainsi que l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé en Grande-Bretagne. L'incident pourrait exacerber les tensions entre la Russie et la Turquie, qui surveille une « zone de désescalade » dans la province septentrionale d'Idlib, dans le cadre d'un accord conclu lors des pourparlers de paix syriens dans la capitale kazakhe, Astana.
Cela soulève également des questions sur la source de ce qui semble bien être un exemplaire du « système de défense aérienne portatif », ou MANPAD, une arme utilisée à l'épaule que les rebelles syriens ont maintes fois demandé à leurs commanditaires internationaux. Les États-Unis s'y sont fermement opposés, craignant que ces armes antiaériennes ne tombent entre les mains de groupes extrémistes du pays. La porte-parole du Département d’État Heather Nauert a d'ailleurs dit que toute allégation selon laquelle les États-Unis avaient fourni des missiles MANPAD en Syrie était fausse, et nié que des équipements américains quels qu'ils soient aient été utilisés pour abattre l'avion russe.
« Les États-Unis n'ont jamais fourni de missiles MANPAD à aucun groupe en Syrie, et nous sommes profondément préoccupés par le fait que de telles armes soient utilisées », a-t-elle déclaré. Dans les heures qui ont suivi la chute de l'avion russe, Moscou a également affirmé avoir tué plus de 30 militants dans la région. L'agence de presse russe Interfax a également indiqué que le Ministère de la défense avait utilisé des « armes à guidage de précision » pour conduire les frappes, mais sans donner davantage de détails.